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Vadrouille débrouille

Petits récits de voyages...en vadrouille et avec débrouille. Le principe est simple: je pars pour une destination sans avoir rien préparé au départ, aucune réservation, aucun obligation, chaque matin je ne sais pas où je vais dormir le soir même, ni où je vais être. Débrouille parce que forcement il faut se nourrir, se laver, dormir.

Le principe n'est pas de faire de la survie, mais simplement de raconter comment je voyage sans réserver d'hébergement, sans planifier, sans prise de tête. C'est clair que le confort absolu n'est pas recherché, je cherche avant tout à vivre mes voyages, et voir du pays. Vadrouille, débrouille mais pas glandouille!

Trajet EP1: Strasbourg-Sarajevo
Trajet EP2: La Loire à vélo
aoû 30

EP2 J12 - Gien - Orléans

Finalement la nuit n'a pas été si terrible que ça. En plus comme j'ai bivouaqué léger, je peux repartir très rapidement en quête d'un petit déjeuner. Au bout d'un quart d'heure, dans le bourg suivant, faute de boulangerie, je me rabats sur le bar-tabac, seul commerce du coin. La patronne est très sympa et me fait rire à chasser les mouches avec sa tapette, et les quelques habitués qui déversent leur lot habituel de ragots et potins sur le village. Rien de spécialement rigolo, plutôt des histoires de jalousies et d'actualités du village. Il fait plutôt froid ce matin, et le chocolat chaud passe bien. Je discute un peu avec la patronne et une habituée, qui m'offre un jus de mangue. Je me dis que quand même, il faut sacrément être fort pour savoir tenir sa langue avec tout ce qu'on apprend sur le gens quand on est patron d'un café d'un si petit village.

Il fait un peu meilleur quand je repars, à un rythme pépère, et au bout de quelques kilomètres, je me fais soudain rattraper par un routard à vélo. Il s'appelle Serge, ancien horticulteur à la retraite, écume les routes de France et de Navarre depuis belle lurette. Plus de 400000km au compteur ! Originaire de Saumur, il est parti de Mulhouse il y a deux semaines et rentre chez lui. Assez rigolo, j'aime bien son caractère un peu bougon. Nous faisons route et causette ensemble pendant une heure ou deux, sur la piste cyclable construite sur la digue. J'apprends qu'il a fait le tour du monde pendant 12 ans, à pied principalement, et je remarque qu'il n'a plus de main droite mais un moignon. Je suis assez impressionné par son courage. En plus ça me permet de me reposer un peu, car il est chargé comme une mule, avec une remorque à l'arrière, et peine vraiment dans les montées (« hey gamin tu m'attends en haut ! »). Encore une fois, hier soir je me sentais un peu seul, et paf la compagnie arrive. Le destin, ca poutre. Après avoir partagé un repas sur fond de centrale nucléaire, encore une, je le quitte car il faut que je sois à Orléans le soir même, et donc augmenter la cadence sera nécessaire.

Je ralentis tout de même pour admirer le superbe chateau de Sully, et fais le tour du parc qui le jouxte, et ne parviens plus à reprendre mon rythme par la suite car la route devient plate, monotone, j'ai mal au cul, et je fais du 12km/h à peine à cause du vent de face.

Les dix derniers kilomètres sont un enfer. J'entre dans la ville tant bien que mal à la recherche d'un bar où boire une bière et appeler Mathieu dit « Porn » mon hôte de ce soir. Quand soudain à un croisement, j'entends crier après moi. Énorme coïncidence, Mathieu et sa copine Emma sont là, juste arrêtés au feu rouge de l'intersection que je viens de passer. Je les suis jusqu'à leur domicile où je fais connaissance avec Axelle la plus belle des petites princesses, et une bière qui fait du bien par là où elle passe. S'en suivront une bonne soirée un peu arrosée dans différents endroits de la ville, et un coucher fort tardif, mais celaaaaa ne vous regarde paaas... :D
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aoû 26

EP2 J11 - Sancerre - Gien

Après un petit déjeuner copieux à l'auberge, je repars propre, reposé et de bonne humeur. Il fait gris, ça drache par moments, mais globalement ça va, rien à signaler si en bien, ni en mal. Pour vous dire la seule chose qui m'a donné envie de sortir l'appareil photo, c'est un terrain de basket avec une centrale nucléaire en fond. D'ailleurs cette centrale, de Belleville, on y passe juste à coté, mais alors à 30m des tours de refroidissement et 60 des réacteurs quoi. Moi qui pensait que s'agissant de points stratégiques d'intérêt national, et que de fait on ne pouvait approcher à moins de 1 ou 2 kilomètres... Là, j'ai juste l'impression que je peux sonner et entrer comme je veux, il n'y a même pas de mirador ou de gardien à l'entrée.

Un peu plus loin la piste cyclable repasse en mode « vert » et redevient un sentier bordé d'arbre, jouxtant le canal latéral à la Loire. Globalement RAS jusqu'à Gien, joli bourgade accolée aux berges de la Loire. Ah si, un joli pont-canal à Briare. Un peu comme à Nevers un pont permet d'entrer dans Gien et cela m'offrirait un superbe panorama s'il n'y avait pas une horrible et immense centrale nucléaire dans le fond, celle de Dampierre.

La ville en elle-même semble ne rien avoir d'exceptionnel, quoique je ne m'attarde pas et file chercher une salle de sport. C'est finalement le stade que je trouve en premier, je pénètre dans l'enceinte, et, coup de chance il y a une équipe de foot qui est sur le point de commencer l'entrainement. Je demande au coach si je peux juste prendre une douche, après courte reflexion il acquiesce. Yes !
Une fois de retour au centre-ville, tradition oblige, je me pose dans un bar pour une cervoise. J'étais en train d'écrire quand soudain un homme vient m'aborder. Il a vu mon vélo et lui aussi vient de parcourir la Loire à vélo, mais dans l'autre sens, en remontant. Il m'explique que si la plupart des gens remontent la Loire au lieu de la descendre c'est à cause du vent, qui joue plus que les montées/descentes sur ce trajet. C'est vrai que je morfle avec le vent de face... C'est sa dernière étape, il dort ce soir à l'hôtel puis rentre chez lui, j'ai oublié où.
En quittant le bar, une des deux femmes qui se trouvaient de l'autre coté de la terrasse me demande si je voyage. « Ah bon ? Ça se voit tant que ça ? » La conversation s'engage et nous sympathisons. Au bout d'une vingtaine de minutes, la nuit commence vraiment à tomber. Mais je n'ai pas le courage de leur demander de m'héberger. Je prends donc congé.

Je me mets à la recherche d'un endroit pour dormir, mais les bords de Loire sont murés et rien dans la ville. Je retraverse le pont pour en sortir, il fait carrément nuit maintenant, et pas de Lune pour m'éclairer, je sors la frontale. Au bout de trente minutes et quelques kilomètres, je décide de m'établir sous les arcades d'un pont de chemin de fer, une sorte d'énorme viaduc. Sachant que je suis tout près d'une exploitation agricole, d'un chemin et d'un village, je décide de dormir à la belle, juste avec mon matelas et mon sac de couchage. Je suis réellement furax contre moi-même, vu comme le courant passait bien avec les deux nanas du bar je me sens trop con de ne pas osé avoir demandé. Me voilà dehors, sous un pont qui goutte, au vent, et je me sens bien seul. Demain est un autre jour, ça me servira de leçon pour la prochaine fois, en attendant, dodo.
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aoû 21

EP2 J10 - Nevers - Sancerre

Bonne chose, je me réveille au sec. Premier objectif, trouver un café et une boulangerie pour prendre le ptit dej. Mais on est dimanche, et en plus j'avais pas calculé que c'était férié, car on est le le 15 août. Je ne trouve rien sur ma route avant Pougues-les-Eaux, et son Café du Commerce. J'y reste un peu histoire d'écrire pour le blog et pour me réchauffer un peu, "c'est pas du chaud" ce matin. Et puis le ciel est sacrément menaçant, je crains le pire pour la suite de la journée. Mon estomac commence à crier famine lorsque j'arrivé à la Charité-sur-Loire vers 14h. Mais tous les commerces sont fermés, et le seul restaurant trouvé, une crêperie, ne sert plus. Après quelques recherches, je me rabattrai finalement sur un vieux jambon beurre avec du pain même pas bon d'une épicerie qui était ouverte.

La piste cyclable est bien lisse mais j'ai toujours le vent de face et il s'est mis à pleuvoir. Bref j'ai la sensation de ne pas avancer, je broie un peu du noir, et bien sur, quand la tête ne va pas, les jambes non plus. Au bout d'un moment fatigué nerveusement, je mets du Gogol Bordello dans mes oreilles, descends du vélo et me mets à danser sous la pluie comme un taré au beau milieu de la piste cyclable. Comme j'étais au milieu de nulle-part, personne apparemment n'a pu profiter du spectacle, mais ça m'a fait du bien, redonné le moral et l'envie. J'enfourche à nouveau le vélo en chantant à tue-tête et ma moyenne horaire augmente considérablement.

Soudain, à même pas 10 mètres devant moi, une biche gracile sort d'un fourré et traverse la piste avant de redisparaître derrière un bosquet. C'est la première fois que j'en vois une d'aussi près, et c'est vraiment un animal magnifique. Ce qui est très agréable en vélo, grâce au silence de roulement, si vous ne mettez pas de déodorant ou de parfum, odeurs que les animaux sentent à des kilomètres, c'est de surprendre et de croiser régulièrement martres, buses, biches, lapins ou écureuils. Le problème c'est qu'ils me repèrent de loin quand même ou fuient rapidement et du coup je n'ai jamais le temps de dégainer l'appareil photo. Quoique, beaucoup, surtout hérissons, renards ou chats, ont une vitesse de 0km/h, mais sont relativement plats, collés à la route et peu photogéniques.

La piste cyclable s'est maintenant transformée en chemin de terre, et comme le parcours est relativement mal fléché, je ne manque pas de me perdre au milieu d'une forêt. Et c'est même là que je célèbrerai le 500ème kilomètre de mon périple.
Lorsque les journées sont difficiles comme aujourd'hui, le truc bien c'est que je sais me réjouir des petites choses comme franchir des paliers kilométriques, croiser des panneaux de villages ou hameaux rigolos, manger un carreau de chocolat, recevoir un sms d'un ami,etc. J'apprécie d'autant mieux le confort par la suite, et les difficultés font remonter mon taux d'humilité.

J'arrive enfin le soir à Sancerre, ville réputée pour ses vins, et décide de prendre une auberge pour ce soir, car j'ai besoin de me raser, de me laver ainsi que mes vêtements, de faire sécher la tente, de bien dormir et bien manger. 29€ en plus c'est bien moins cher qu'un Formule 1, pour une prestation bien plus agréable, confortable et moins impersonnelle. Je passe un petit coup de fil et c'est réservé.

En attendant, j'atterris au Ptit Berry, un bar restaurant de la rue principale, pour une petite bière et un Picon qui ont su se faire apprécier à leur juste valeur. Le patron est très sympa, amateur de sport et causant sans devenir envahissant. Sur la petite TV face au bar, nous suivons les exploits du relais 4x100 4 nages français au Championnats d'Europe. Puis après un bref intermède foot, le patron zappe sur Sport+ qui diffuse le match amical de basket USA-France. Je suis aux anges. Le menu à l'air alléchant et je décide finalement de dîner sur place. Et je ne fus pas déçu. En entrée, la terrible terrine du chef, suivie d'un excellent faux-filet parfaitement grillé dehors et saignant dedans, sur une sauce poivre-vert relevée juste ce qu'il faut, accompagné d'une sorte de millefeuille dauphinois fondant, et quelques lamelles de courgettes poêllées à l'huile d'olive. À la place du dessert j'ai pris une assiette de fromages, camembert, bleu et l'indispensable Crottin de Chavignol. Avec un petit verre de Sancerre rouge, le tout servi rapidement, par des serveuses agréables et avec le sourire. A noter que le patron m'avait également gentiment proposé de laver/faire sécher mes vêtements. Le temps d'un dernier verre au bar offert par le patron, et je prends congé, repus, pour rejoindre l'auberge. Au final, 27€ pour 2 bières, 1 Picon, entrée, plat, fromage et deux verres de rouge, rapport qualité prix excellent pour un Gilles super content.

Le temps de poser le vélo dans la cour de l'auberge, monter les sacs, prendre une douche, faire ma lessive (avec mon savon de Marseille), tirer la corde à linge à travers la chambre et étendre le tout, je laisse avec délectation Morphée m'enlacer, enfin!
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aoû 20

EP2 J9 - Decize - Nevers

J'ai passé une nuit à peur près correcte, en fait le problème du hamac, c'est que la toile de parachute est vraiment froide. Du coup avoir pensé à mettre le matelas autogonflant dans le hamac pour m'isoler du froid était une super idée. Je me mets en route tant bien que mal, mais je me sens vraiment poisseux puisque ça fait deux jours que je n'ai pas pris de douche, le ciel est menaçant, et le matin c'est assez difficile à froid. En passant dans le village suivant, je vois un panneau « Stade » et ça fait « tilt » dans mon esprit. Je m'y rends, pose le vélo, et vois que tout est fermé, sauf le tunnel des joueurs, ce qui me permet d'accéder... au vestiaires ! Vu qu'il n'y a personne dans les parages, je ressors, planque le vélo, prends mes affaires de douche et retourne ni vu ni connu dans les vestiaires.
L'eau est glacée, je sens ma virilité qui lentement se recroqueville, mais quel bonheur quand même. Quand, au bout de 5 minutes, l'eau commence à chauffer. Une douche chaude ! Le genre de truc tout con qui redonne bien le moral. Et puis je suis bien content, je prends de l'expérience, je retiendrai l'idée du stade pour la douche.


Les routes sont à nouveau droites, et peu roulantes, avec beaucoup de voitures. Je m'éloigne de la grande route direction Tinte, un tout petit village. Je le traverse et débouche dans un endroit très bucolique au bord d'un petit cours d'eau. Le temps d'un petit casse-croute, et je repars, direction nord. Je suis sur plusieurs kilomètres un petit chemin goudronné qui se dirige pile-poil dans la bonne direction, nord-nord-ouest, croisant ça et là quelques fermes isolées. Bien content d'avoir trouvé une alternative parfaite à la route principale, ma joie s'arrête net : la route s'arrête brusquement à l'entrée d'un ferme très jolie d'ailleurs.
Complètement paumé au milieu de nulle-part, je n'ai vraiment pas envie de me repalucher toutes les bornes jusqu'à Tinte. Je me rapproche de l'entrée de la ferme, lorsque à mon grand étonnement, en fait de petits vieux, deux charmantes créatures demoiselles sortent sur le pas de la porte. Je leur explique la situation et leur demande mon chemin, et à mon grand désarroi elles m'expliquent qu'il faut obligatoirement passer à Tinte pour arriver chez elles. Sans doute voyant la tête que je faisais, l'une d'elles m'indique un petit chemin perdu pour rejoindre la route principale. Il faudra que je pense à être un peu plus sociable pour taper la discute et arriver à me faire inviter à manger par exemple.

Je prends congé et prend la direction suggérée, quand je tombe sur une voie ferrée, et une petite baraque abandonnée, qui devait être il y a fort longtemps un arrêt. Je franchis prudemment la barrière de protection puis les voies, en suivant les recommandation d'un panneau indiquant de bien s'assurer qu'aucun train ne déboule.
La petite maisonnette est clairement abandonnée, les pièces du bas, assez vides contrastant avec celles du haut, bordéliques à souhait.

Je me prends à imaginer l'endroit au faîte de son activité, lorsqu'un chef de gare vivait peut-être ici... À présent, en bas un murier sauvage commence à envahir le bâtiment par la fenêtre, mais aussi à ma grande surprise par de plus petits interstices, comme les trous des volets. Cela donne vraiment une impression de vivant, un peu comme les plantes carnivores des dessins animés.

Je poursuis ma route et tombe sur un chemin très caillouteux qui monte énormément. Même en poussant le vélo, je dois m'arrêter à plusieurs reprises, c'est un enfer. Le tout pour au final récupérer la route et voir un panneau « Tinte 2,5 ». Super, une heure de perdue pour faire même pas 2,5 km. Joie.
Je continue donc sur la départementale jusqu'à Imphy, ou je bifurque par les petites routes en direction de l'ouest, pour rejoindre Magny-Cours.
Théatre de tous les grand prix de France de formule 1 depuis 199X, depuis deux ans le Grand Prix de France n'existe plus. Le grand patron de la formule 1, Bernie Ecclestone, Picsou comme c'est pas permis, trouve que le circuit Français, il est vrai perdu au beau milieu de nulle-part, n'est pas assez glamour/people, et à donc préféré mettre au programme des grand-prix dans des pays sans culture du sport automobile, mais dans des endroits richissimes et glamour comme Abu-Dhabi, la Chine ou Bahrein.
En même temps, sans en vouloir à François Mitterrand, qui voulait dynamiser une région amorphe, construire un circuit perdu au beau milieu de la France profonde, dans un milieu hyper rural, c'était un peu se tirer une balle dans le pied. A moins de monter tout un pôle technologique et de créer une synergie et une dynamique autour, ce qui n'a pas été fait, le circuit étant isolé.

Vous allez me dire, mais comment peux-tu être un défenseur de l'environnement et aimer les sports mécaniques ? Eh bien avant tout j'aime la vitesse. Depuis tout petit mon père suit la formule 1, et tous les dimanches après-midis ou presque je suivais les exploits des Prost, Senna ou Alesi avec lui. À l'époque la formule 1 était une affaire d'ecuries privées, associées à un motoriste, comme Williams-Renault, McLaren-Honda ou Benetton-Ford. La seule exception était Ferrari, mais cette dernière à toujours fabriqué des voitures de prestige pour financer la course automobile qui est son principal objectif, et non l'inverse. De ce temps, les bonnes idées naissaient dans la tête des ingénieurs, et pas des calculs de puissants ordinateurs, les pilotes devaient suivre leur ressenti et leur instinct pour régler leur monoplace, on pouvait parler de formule 1 artisanale, avec des équipe qui couraient non pas pour les retombées commerciales, mais uniquement pour l'aspect sportif.

Je déplore un peu le virage jet-set/people et ultra-commercial qu'a pris la formule 1 aujourd'hui, mais je continue à la suivre, les règles ayant été modifiées ces deux dernières années pour favoriser le pilotage au détriment de la technologie.

Il faut savoir qu'une étude à été menée il y un an ou deux, et l'ensemble de la saison de formule 1 à un bilan carbone équivalent à celui d'un gros club de foot type FC Barcelone ou Manchester United. Ça paraît peu mais c'est parfaitement logique : la formule 1 est un sport avant tout télévisé, 18 grand-prix par an avec chaque fois entre 100000 et 150000 spectateurs, rajouter les transports de matériels à travers les continents, la pollution des voitures étant de loin le poste carbone le plus faible, et on se rend compte que ce n'est pas si énorme que ça. À comparer aux 30 ou 40 matchs à domicile du club de foot (championnat+coupe+coupe d'Europe+amicaux+divers) avec à chaque fois autant de supporters.

Pourtant je trouve qu'aujourd'hui, avec le gel de l'évolution moteurs, et de la technologie en général, la formule 1 ne joue plus le rôle de moteur technologique qu'elle à joué par le passé. Après tout, on lui doit l'ABS, l'antipatinage ESP, le turbo, les suspensions actives, la direction assistée, les boites de vitesses automatiques et semi-automatiques... J'aimerais tellement que la F1 soit pionnière en technologies vertes et motorisations vertes. L'idée fait son chemin, mais l'heure est à la réduction des coûts, pas à l'innovation technologique. Dommage...

J'arrive enfin au circuit, après avoir traversé une ribambelle de petits hameaux perdus depuis lesquels j'entendais le vrombissement des moteurs au loin, des motos vraisemblablement.
Effectivement il est bizarre de voir une telle infrastructure plantée là, à deux pas des fermiers, des vaches et de petit villages.

Je me dirige vers l'entrée paddock, ou se trouvent des dizaines de motards sur une sorte de parking à coté du circuit, et un agent de sécurité, très aimable et sympathique me donne un bracelet pour y pénétrer et m'explique le fonctionnement du circuit. Aujourd'hui il s'agit d'un roulage simple pour les motards par cylindrée et par niveau par tranches de 20 minutes. Le tout est organisé par up-racing, une organisation qui loue des circuits pour du roulage moto.

Il y a des grillages partout et c'est vraiment compliquer de s'y retrouver, je me perds alors que je cherche à entrer sur la pit-lane, la ligne droite des stands. Finalement j'y parviens, après quelques gros détours, et je prends une place le long de la ligne droite, là ou en général les panneauteurs informent les pilotes de leur temps de tour et de l'écart avec les poursuivants. Le vacarme est assourdissant, les motos passent juste à quelques mètres de moi, c'est vraiment impressionnant.

L'ensemble des tribunes est en accès libre, après dix minutes sur la ligne droite, je me place en tribune K, d'ou je peux voir l'épingle d'Adélaïde puis les virages Imola et du Château d'Eau.
Je suis très surpris à quels point les pilotes sont respectueux les un envers les autres, à aucun moment je n'ai vu quelqu'un fermer la porte à celui qui double, tenter de résister, ou faire une queue de poisson. Et pourtant il essorent bien la poignée, et les genoux touchent le sol dans les virages. Aucune chute à déplorer non plus, voilà des gens qui savent se faire plaisir en toute sécurité, pas comme certains imbéciles qui me doublent en roue levée ou à plus de 100 à l 'heure sur la route.

Je ne reste finalement qu'une petite heure, un roulage sans enjeu étant assez répétitif, et il me reste environ 13km jusqu'à Nevers. L'arrivée sur la ville est assez jolie, avec un long pont à traverser pour arriver dans la cité qui semble attendre sur l'autre rive. Je me pose dans un bar, discute un peu avec les gens locaux, qui me disent qu'il s'agit d'une ville bien ennuyeuse, même si le centre assez médiéval/renaissance est très joli. Mais il est déjà tard, et je dois encore trouver l'endroit où dormir, sachant que c'est plus compliqué dans les grandes villes, car bien souvent il faut ressortir en périphérie. Je fais donc un bref tour du centre, qui effectivement est charmant, pour ensuite aller trouver un champ peinard au milieu de nulle part pour y passer la nuit.
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aoû 19

EP2 J8 - Digoin - Decize

Reveil très humide. Je suis bien obligé d'attendre une bonne heure pour que la tente sèche un peu pour plier bagage. Le démarrage est poussif, mon genou droit, celui opéré, claque au niveau du tendon intérieur. Aucune douleur, mais c'est plutôt gênant, et ça n'arrête pas de me trotter dans la tête. Et puis pas envie ce matin. En plus je n'ai pas trouvé la voie verte en sortant de Digoin, j'ai froid et il fait moche. Je récupère la voie verte à Gilly-sur-Loire, pas pour longtemps puisqu'elle s'arrête à Bourbon-Lancy. D'ailleurs je comprends en arrivant à la fin de la piste cyclable à la gare abandonnée de Bourbon-Lancy, toutes ouvertures murées, que la voir verte en question devait autrefois être une ligne de chemin de fer. Je trouve cela extrêmement dommage d'abandonner à un tel dessein une gare et tout son passé chargé d'histoire, de rencontres, d'échanges d'adieux, de retrouvailles, d'autant plus qu'il s'agit plutôt d'une belle bâtisse. Voir un tel lieu de vie à présent aussi mort me désole un peu, moi qui rêve plus tard de vivre dans un endroit ayant eu une fonction (ancienne gare/école/usine/poste/port...) et d'en conserver un peu l'esprit initial.

À partir de là, les routes sont à nouveau droites, et les vallons s'accumulent, tout comme les douleurs à mes cuisses, avant de terminer par un plat de 10km avant Decize.
Depuis le début de mon voyage, je suis assez surpris par le nombre exorbitant de maisons à vendre sur le bord des routes et dans les villages que je traverse. Les essenceries, elles n'existent quasiment plus. Elles ont toutes sauf exceptions été transformées en magasins d'antiquités, boulangeries, habitations, quand elles ne sont pas laissées à l'abandon. Et pourtant j'en croise un paquet sur le chemin. À présent, tout le monde va chercher son carburant au supermarché, Messieurs Leclerc©, Carrefour™ et Intermarché® ayant très bien réussi à étouffer le commerce local, le service et le sourire en moins. Et les emplois en moins aussi, comme les salaires des employés d'ailleurs.
Depuis le début, à aucune moment je ne me suis approvisionné dans un supermarché. Déjà parce que je n'ai pas de grosse capacité de transport, et puis parce que je trouve les produits des producteurs locaux meilleurs (boucheries, mielleries, boulangeries...), et bien qu'un peu plus chers, ça vaut le service, la qualité et le sourire en plus. Mais je m'égare.

J'arrive donc sur Decize. Je rêve d'une bonne douche, et me dis qu'il faut que je sois plus sociable. Oser demander aux gens que je croise de prendre une douche chez eux contre quelques euros si nécessaire, mais j'ai toujours cette « peur de déranger » qui me hante. C'est un phénomène récurrent chez moi, à tel point que dès fois je n'ose même pas appeler des potes pour leur proposer de faire un truc. Ouais je sais, je suis un peu grave parfois, mais je me soigne hein. Donc j'arrive à Decize (vous commencez à le savoir hein) et le centre est plutôt joli, et fidèle à mon habitude je m'arrête sur une terrasse boire un diabolo-houblon. Je suis étonné qu'on me serve une Météor, mais d'après ce que j'ai vu par la suite, à Decize, on en trouve quasiment partout. Étonnant car je ne pensais pas en trouver aussi loin de l'Alsace. Je suis également étonné par le nombre de germanophones. Au bar du centre, comme sur la terrasse du restaurant qui suivra, énormément d'autrichiens et d'allemands.

Rattrapé par le coucher du soleil en raison d'un coup de téléphone de ma chère génitrice, qui comme à son habitude me conte toutes les nouvelles neuves de la famille (sans pour autant tomber dans les ragots, siouplé!) et avec qui j'aime beaucoup discuter, mais lesdites discussions s'éternisant souvent un peu sans renouvellement d'apports informatifs (notez la tentative de diplomatie), je dois vite trouver un endroit pour dormir. Comme d'habitude, je trouverai mon salut sur les bords d'une rivière, pas là Loire cette fois-ci mais un affluent dont j'ai malheureusement égaré le nom. Le hamac est posé en 10 minutes, et décidément c'est soirée téléphone ce soir puisque ma coloc et ma meilleure amie m'appellent pour prendre de mes nouvelles. Je dois avouer tout de même que ça fait bien plaisir quand votre entourage pense à vous, et prend de vos nouvelles...

PS : Maman, c'était une boutade hein, tu peux continuer à m'appeler, en plus une fois pas semaine c'est pas dérangeant, au contraire !!
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aoû 16

EP2 J7 - St-Victor-sur-Rhins - Digoin

Mon idée initiale au réveil était de prendre le train à St Victor jusqu'à Roanne, histoire de compenser un peu le jour de repos supplémentaire que je me suis accordé. J'arrive à la minuscule gare et ne tard pas à me rendre compte que le prochain train pour Roanne est à 13h30. Bon, eh bien me voilà partie pour me taper la partie nord du Roannais.
Je décide de partir direction Thizy et de contourner Roanne, plutôt que de me farcir la nationale et al traversée de Roanne. Il fait gris, et évidemment le relief ne me ménage pas, je l'ai déjà dit je crois, mais le Roannais, c'est valloné. J'en profite pour faire un petit record dans la descente vers Bourg de Thizy, 62,4km/h. Avec le recul je me dis que c'était un peu inconscient, surtout avec les bagages, bien que la route était droite et le revêtement parfaitement lisse. En général je descends aux alentours des 40km/h, ce qui reste acceptable car je garde une bonne maniabilité et une distance de freinage assez courte. Mes efforts répétés à chaque montées sont récompensés par certains parcimonieux moments de plaisir comme le fait d'aller sur « Mars ». Malheureusement je n'ai pas croisé de martiens, car il était à peu près midi et tous devaioent manger leur rations martiennes.

Ayant bien galéré toute la matinée, je suis bien content en début d'après-midi d'arriver dans une zone plus plate, à partir de Charlieu. Charlieu est une jolie petite vile au ruelles étroites, et c'est la première fois du voyage que je vois des maisons à colombages, comme en Alsace.

En sortant de la ville, je trouve la première voie verte, une piste cyclable bordée d'arbres, sous un tunnel de feuilles. C'est un vrai plaisir de rouler sur ce revêtement lisse, quasiment plat, sans voitures, entouré de vert, le seul inconvénient est qu'on ne voit pas beaucoup de paysage. Ma vitesse monte à environ 20km/h de moyenne ! Je croise les premiers cyclotouristes mais aucun qui va dans la même direction que moi.

Je m'arrête pour aller faire connaissance avec un âne. J'aime beaucoup les ânes. Les mauvaises langue me manqueront pas de dire que c'est parce qu'il s'agit d'un de mes pairs, mais c'est un animal que je trouve beau, sympathique, et puis j'aime les animaux qui ont du caractère. Celui-ci semble particulièrement docile, curieux et semble apprécier mes caresses, au moins autant que mon t-shirt qu'il tente de croquer à plusieurs reprises.

En approchant de Digoin, ma vitesse chute littéralement car je retrouve des petites routes, perdues, avec vent de face. Enfin soulagé d'être arrivé, je me pose dans un petit café du centre pour déguster une bière. Rien de spécial à visiter ici, Digoin est une petite ville sans histoire, sans animation, pas spécialement jolie ni vilaine d'ailleurs. Je trouverai la seule particularité en cherchant un coin pour bivouaquer, en l'occurrence un pont-canal, permettant aux bateaux de traverser la Loire.
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aoû 15

EP2 J6 - Repos bis

Au réveil je me retrouve seul avec Marina. Maryline est partie à la pêche avec Marco et Fred, et du coup après le pti'dej je m'occupe de peler les tomates pour faire un coulis, puis nous montons à la ferme voisine (être voisins veut dire habiter à 500m environ dans le coin) pour chercher des fromages.

L'heure du déjeuner arrive et nous allons rejoindre les autres à l'étang pour pique-niquer. Lorsque nous arrivons, les paniers regorgent déjà de tanches et quelques carpes. Évidemment le pique nique se déroule dans la meilleure des ambiances, surtout avec Alain, légèrement éméché, qui ne comprend pas comment un alsacien peut porter un kilt sans avoir d'origines écossaises.

En fin d'après-midi, nous emmenons les enfants de Fred et de Marina voir un film à Roanne. Ce sera « Le voyage extraordinaire de Samy », un film d'animation en 3D retraçant les aventure d'une tortue de mer, et pour l'occasion ca sera ma première expérience de film en 3D. Au final, c'est un bon dessin animé pour enfants, l'effet 3D est superbe sur les plans calmes où ça ne bouge pas trop vite, mais dès qu'un banc de poissons file à toute allure ou que l'animation devient trop rapide, ça fait mal aux yeux. Moyennement convaincu donc.

Le soir nous rejoignons « les hommes », toujours à la pêche, pour un dernier barbecue et une dernière partie de rigolade avant de rentrer pas trop tard, car Maryline et Karine bossent le lendemain...

Finalement Maryline avait raison, chez Marina et Marco, on sait quand on arrive, mais jamais quand on repart!
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aoû 14

EP2 J5 - Repos

Après une soirée peinard avec Karine et Maryline, et ma première grasse matinée depuis longtemps, (youpi !! ), et un repas léger, nous allons à Pradines, où nous sommes invités pour la soirée par Marina et Marco. Lorsque nous arrivons Marco et deux amis venus prêter main forte mettent la touche finale au remontage d'un kiosque, qui, quelques minutes plus tard sera surmonté d'un baby-foot. Marina tenait autrefois le bar juste en face de chez Maryline et Karine, et elle termine son emménagement.

Marco à racheté cette maison il y à 5 ans. Depuis, il y travaille selon son rythme, sans aucune contrainte de temps. Cela fait seulement un an environ qu'elle est habitable, auparavant il habitait dans sa caravane. Le résultat est tout simplement fantastique, car Marco à pu durant tout ce temps réaliser des travaux colossaux, et la maison a un aspect ancien, avec de magnifiques poutres apparentes et des revêtements muraux et de sols très bruts. Cependant son agencement est plutôt contemporain, avec une salle de bain lumineuse et une mezzanine donnant sur un grand vide, Marco ayant carrément refait tout le plancher de l'étage, en laissant cet espace.Vraiment, construire sa maison quand on a le temps, ça ne donne pas le même résultat que quand on est contraint par le temps, et qu'on doit la rendre habitable rapidement.

De la terrasse recouverte d'un toit de vigne, la vue sur les vallons avoisinants est splendide. Sur la colline d'en face Marina s'amuse à voir des animaux dans les formes des arbres, ici un dromadaire, là une autruche, plus loin un mammouth. Et effectivement on dirait un mini-zoo d'animaux immobiles.

Après un apéro bien allongé, nous montons sur la partie surplombant la maison pour arroser le potager, qui est immense. Salades et tomates côtoient blettes et ciboulette et reçoivent toutes leur dose d'or bleu, tiré au seau du puits attenant. Prochainement, un poulailler viendra occuper la large partie en friche, et comme dit Marco, « on pourra bientôt quasiment vivre en autarcie ».

Nous allumons le feu de ce qui sera le premier barbecue de mon périble, je ne vous raconte même pas comment je me réjouis. Le repas est excellent, Marina ayant préparé un succulent gratin de légumes et une salade, le tout avec des produits du jardin. Quel plaisir de manger des légumes ayant du goût !

Les discussions vont bon train, on parle de tout et de rien, on rigole beaucoup, et la soirée, bien arrosée, s'enchaine sur un tournoi de baby-foot éclairé à la baladeuse et sponsorisé par les Côtes du Rhône. Vers 4h00 du matin, en revenant des toilettes, en traversant la chambre, voyant le lit, je passe à coté et je trépasse, abandonnant aux autres la clôture de la soirée.
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aoû 11

EP2 J4: Feurs - St Victor sur Rhins

Réveil à 7h30, mal au dos et mon ennemi de la matinée se nomme Humidité. La tente est trempée à l'extérieur, et tout est un peu moite, même dans la tente (sac à viande, étui du sac de couchage, vêtements qui trainaient...). Enfiler un cycliste humide et des chaussettes humides, mmmh j'aime !
Heureusement le soleil est toujours de la partie, en rangeant mes affaires, je passe tout sous ses rayons bienfaisant pour bien que ça sèche, car plier une tente mouillée est la promesse de moisissures!

Aujourd'hui je suis particulièrement motivé. Parce que je vais revoir Maryline, une fille que j'ai rencontré sur Strasbourg via CouchSurfing. Elle va m'héberger dans son petit village et en plus elle est en congés demain. Pour moi demain du coup c'est journée off, repos et récupération. Je pense qu'il vaut mieux en prendre une dès maintenant plutôt que de forcer et ne pas voir la mer.

Je reprends la nationale diabolique, qui ne m'épargne pas avec des montées interminables en plein soleil. Voyant que la situation ne s'améliore pas je bifurque vers les petits villages, et je me dis que même sans carte, je trouverai un moyen d'arriver à destination. Le Prieuré de Pouilly est fermé, mais le village est très joli. Je continue en direction de Balbigny ou je suis obligé de reprendre un court bout de nationale, avant de bifurquer à la première occasion vers Saint-Marcel-de-Félines où se trouve un château du XIème siècle. Évidemment je déjeune à coté de l'église, mais les visites du château étant à heures fixes, 14h30 en l'occurrence, je décide de ne pas attendre, on the road again.

La partie qui suit est vraiment très vallonnée, très rurale et très jolie. Les vues sont sympathiques, le seul problème c'est que les montées sont loooooooongues de plusieurs kilomètres, jusqu'à quatre-cinq parfois. Le tout est de trouver un bon rythme de pédalage, et d'être patient, c'est long, je n'avance pas vite, mais de façon assez constante. Je m'arrête autant que nécessaire, quand les cuisses brûlent de trop, parfois 3, 4 fois si nécessaire. C'est ça l'avantage de ne pas être pressé. Les descentes sont tout aussi impressionnantes, à plus de 50 km/h parfois. L'important pour éviter le guidonnage, comme le poids est à l'arrière sur Helmut est de bien mettre son poids sur le guidon et d'anticiper les trajectoires, en donnant un minimum d'angle au vélo dans les virages. Faire attention au gravier aussi, ne pas hésiter à freiner pour ne pas arriver trop vite dans un virage et « ça passe crème » comme diraient les jeunes avec qui je bosse.

Après quelques vallons et une montée littéralement infernale avant Regny, j'arrive enfin à Saint Victor sur Rhins, et je m'arrête au café du coin en attendant le retour du travail de la coloc à Maryline. Mes pieds me font mal et quand j'enlève mes chaussettes, ce sont de véritables crevasses que je vois dans ma voute plantaire. Décidément passer deux bonnes nuits et une journée de repos s'avère réellement nécessaire.
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aoû 10

EP2 J3 : Aurec sur Loire – Feurs

Réveil super tardif, il est presque 9h30 ! J'ai vraiment bien dormi, et je suis d'attaque pour repartir. Le temps de récupérer ma poubelle, qui comme prévu à été dévastée... probablement un renard ou un ragondin.

Une petite descente pour commencer, avant d'attaquer une terrible montée de 16km. Je rêve déjà au steak-frites que je vais me faire ce soir... Mes jambes souffrent, mais au sommet, je tombe sur le charmant village de Chambles, dont l'église ainsi que la tour de 18m méritent le détour. La vue sur les méandres de la Loire est superbe, mais je ne m'attarde pas trop, j'ai envie d'avancer, et une longue descente m'attend.

Après avoir encore un peu joué au yoyo sur les reliefs du nord du Massif Central, me voilà dans la plaine du Forez. Je m'arrête pour manger juste à coté de l'église du superbe village médiéval de St Just-St Rambert. Vous remarquerez que je m'arrête souvent près des églises. C'est juste que souvent elles sont au centre-ville, et puis sur le coté nord des églises il fait frais, les pierres gardant la fraîcheur. En plus au bord de celle-ci il y a une sorte de banc de pierre qui est parfait pour manger, puis faire une petite sieste. En passant, écouter Dimmu Borgir à coté d'une église, c'est plutôt sympa.

Je repars et cherche à longer la Loire, mais en fait de route c'est un petit sentier cahoteux plein de cailloux, et je galère pas mal. Je reprends donc le bitume vers le nord, traverse plusieurs villages sans grand intérêt, étirés le long de la route, pour finalement arriver sur une nationale droite et chiante. Je roule avec le soleil dans le dos, et le vent de face, et pas un coin d'ombre à l'horizon. En fait c'est tout simplement horrible et j'ai l'impression de ne pas avancer, ce que me confirme mon compteur. Les montagnes me manquent !

À Montrond les Bains, mes bidons sont vides comme les couilles d'un taureau après la saillie. Comme on est dimanche et que tous les commerces sont fermés, et que je ne vois aucun habitant du bord de la route dans son jardin ou sur sa terrasse, c'est un peu galère. Savez-vous à quel endroit, ouvert 24h/24, 7j/7 vous pouvez quasiment à coup sur trouver de l'eau ? On n'y pense jamais mais c'est au cimetière, tout bêtement. Je refais le plein, et continue ma route jusqu'à Feurs.
Helmut me fait sacrément mal au cul depuis un bon moment. Je songe à le renommer Hell'mut. J'arrive à Feurs très fatigué, et, chose étrange, quasiment tous les restos sont fermés (hors kebabs et pizzerias). J'arrive au bout d'un bonne demi-heure à en trouver un, et le steak frites fut salvateur. Au passage, grâce au miroir des toilettes je m'aperçois que j'ai pris un bon coup de soleil sur la tête entière et que je ressemble à une allumette géante. Je sympathise avec la serveuse, qui semble fort intriguée et intéressée par ma façon de voyager. Il est presque 21h30 quand je repars et j'ai intérêt à trouver un endroit pour pioncer fissa, car la nuit est déjà presque tombée. Au bout de vingts bonnes minutes, à l'abord d'un pont, je descends un petit sentier caché et tombe sur un magnifique parc à l'herbe grasse en bord de Loire. Je suis content, avec l'expérience je sens de mieux en mieux comment trouver les bons coins. Il ne me faudra pas plus de 5 minutes pour monter le bivouac, je maitrise à présent. Au dodo !
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aoû 09

EP2 J2: Le Puy-en-Velay – Aurec sur Loire

Vers 6h00 je me réveille à nouveau, et, quelle surprise, j'ai froid, et je ne sens plus mes orteils. Il faut dire que comme je prends des médicaments pour l'hypertension je suis sujet au syndrome de Reynaud, une mauvaise circulation du sang dans les doigts et orteils, qui augmentent fortement le risque d'endormissement et d'engelures.

Je réfléchis une minute ou deux concernant l'attitude à adopter, partir de suite ou attendre les rayons salvateurs du soleil. Constatant que je suis face à l'ouest, et que derrière moi se trouvent des falaises, j'en conclus qu'il faudra que j'attende un bon moment avant que le soleil passe au dessus pour me réchauffer. De plus faire de l'exercice physique est certainement le meilleur moyen de récupérer l'usage de l'extrémité de mes pieds. Je remballe et reprends la route.
Ça caille !!! J'enfile des chaussettes sur mes mitaines pour ne plus avoir froid aux doigts, et mon keffieh autour du cou. Heureusement la route descend, et à l'entrée d'un petit village je tombe sur un e petite épicerie. J'entends la patronne discuter avec un client :
« - Fait pas chaud ce matin hein !
-Ah m'en parlez pas, 6° quand je suis parti de chez moi ! »
Et pourtant ils n'ont pas passé la nuit dehors, eux!

J'en profite pour acheter du chocolat (du sucre, et le meilleur antidépresseur!), un petit pain pour le p'tit dej, et remplir mon bidon d'eau.

A peine plus loin je m'arrête au bar central, pour prendre un chocolat chaud, un jus d'orange et me réchauffer durablement. Il est tenu par un couple de p'tits vieux, super gentils, qui semblent s'écrouler sous le poids des années. Je m'installe dans le fond, sors mon netbook et commence à rédiger ce billet.
Les habitués du petit noir se succèdent au zinc, sur ambiance légère de musette qui émane de la radio. J'aime bien la musette, je sais pas pourquoi, et particulièrement dans un endroit comme ça, même si ça fait très cliché franchouillard.

Certaines conversations me font rire, et particulièrement les « Fait sacrément frisquet ce matin! » qui viennent aux lèvres de chaque client sans exception. Ça parle des merles qui bouffent les fruits, des martres qui causent des dégâts et déciment les pigeons d'élevage, de cet été pourri (« C'est déjà fini l'été, moi j'vous'l'dis! Ah c'est bien un monde ça!»), du chien d'un client sauvé in extremis, d'un autre client qui vient de perde le sien, et d'une vache d'un paysan du coin qui aurait chopé la vache folle (« c'est comme ces cochons d'anglais, avec leurs vaches clonées, qu'ils congèlent. On est empoisonnés, ils sont fous! »
Je passe donc un agréable moment, mais il est déjà 9h15, je suis réchauffé, je termine mon billet et il est temps de reprendre la route. Avec un agréable souvenir en plus.

La route descend dans un premier temps, ce qui me semble parfait pour un échauffement, mais je ne tarde pas à me rendre compte que ça ne va pas durer, car il n'est pas vraiment possible de suivre la Loire. Dans les gorges, il faut monter les cols, et les descentes salvatrices paraissent bien courtes pour récupérer. Néanmoins les paysages sont jolis, un petit vent vient me rafraichir, je passe dans des petits villages sympas.

Croisant des panneaux indiquant une fête médiévale à Bas-en-Basset, je décide de faire le détour. Mais dans la montée, voilà que mon dérailleur avant se met à faire des siennes : impossible de passer le petit plateau. Je mets environ une heure à le régler, et encore pas parfaitement, car du coup je ne peux plus passer sur le grand plateau. Mais c'est un bon compromis, car je l'utilise très peu comparé au petit. Finalement j'abandonne l'idée de cette fête médiévale et me concentre sur la route, car demain c'est dimanche et il faudrait que je trouve une boutique de cyclisme pour me faire le bon réglage encore aujourd'hui. Frustration supplémentaire quand j'aperçois des gens dans un champ en train de faire de l'aéromodélisme. J'aurais bien aimé avoir le temps d'aller à leur rencontre et voir voler ces engins de près, mais bon...

Au bout de 80km, je m'arrête à Aurec sur Loire, un joli village, pour boire une petite mousse dans un café près de l'église. Malheureusement ma tranquillité fut gâchée à la sortie des mariés par un concert de klaxons et de moteurs rugissants, le marié et ses potes jackys étant membres d'un club de tuning... De vrais beaufs. Heureusement mon dérailleur va mieux, j'ai eu le temps de l'apprivoiser en cours de route, ça ratatouille encore un peu, mais les vitesses passent. J'affinerai demain.

Je trouve un superbe endroit pour passer la nuit, au bord d'un bras de Loire, près d'une forêt, en face des falaises de l'autre rive. Petits conseils de bivouac : utilisez les fils de stabilisation de la tente pour faire sécher vos vêtements et autres. Comme déodorant et désinfectant, la pierre d'Alun (la vraie, potassium alum, surtout pas aluminium alum) est très efficace. Mettez vos poubelles dehors, et si possible à une bonne dizaines de mètres de votre bivouac, ça évitera d'attirer les animaux. Personnellement je prépare et range tout le soir pour être prêt à décoller le plus rapidement possible, ça m'a déjà une fois sauvé la mise, en Slovénie. Pour le vélo, je le cadenasse, et j'attache discrètement les fils de stabilisation de la tente aux rayons des roues. Si un animal ou querlqu'un y touche, ça fera bouger la tente ce qui l'effraiera. Pas envie de me retrouver avec un coup de crocs dans un pneu.
Après un repas un peu extraordinaire grâce au bloc de foie gras qui trainait dans mon frigo à Strasbourg depuis de longs mois, je pars me baigner dans la Loire, nu comme un ver, et c'est un vrai bonheur. Je ne me couche pas trop tard, ayant vraiment besoin de sommeil, en espérant que le froid ne s'invitera pas.
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aoû 08

EP2 J1: Le Puy-en-Velay

e passe rapidement sur les 8h de train nécessaires pour me rendre au Puy. Première constatation, fini le plat de la plaine d'Alsace, ici tout est vallonné. J'enfourche directement mon vélo pour aller faire quelques emplettes alimentaires (pain, Cantal, St Nectaire, compotes et saucisson) et passer à l'office du tourisme. Le Puy-en-Velay est une très jolie petite ville, avec plein de petites ruelles, de vieux bâtiments typiques, le centre est entièrement pavé ou presque. Le fameux rocher Corneille avec la statue Notre Dame de France surplombe la ville qui s'articule autour, sur les flancs de la colline. À quelques centaines de mètres, à Aiguilhe, le célèbre rocher St-Michel, certainement le site le plus connu, avec sont église, lui donne la réplique. Ça devait vraiment être un travail titanesque d'amener les matériaux et de construire un tel édifice là haut, les hommes avaient vraiment un grain à l'époque.

Mais je ne m'attarde pas au centre, car j'ai vraiment besoin de bouger, et il commence à se faire tard, il me faudra trouver un endroit pour la nuit. Et puis j'ai envie de voir celle qui sera ma compagnonne de voyage tout au long : la Loire. Je la retrouve un peu au nord du Puy, et pour l'instant il s'agit d'une simple rivière, assez grosse tout de même, très calme. Je continue ma route sur la bien nommée « Route des Gorges de la Loire », et ne tarde pas à me rendre compte qu'il va être difficile de trouver un bon endroit ou bivouaquer, celle-ci étant bordée d'un coté par des falaises, et de l'autre par un ravin qui descend jusqu'à la Loire.

Heureusement au bout de 15km, j'aperçois un petit sentier qui semble descendre vers le futur fleuve. Je le suis, et j'arrive sur une sorte de clairière recouverte de galets, ou je rencontre un couple de rastas en train de poser leur tente. Si je m'attendais à voir des gens dans un pareil endroit ! Je m'assure que ça ne les dérange pas si je pose mon hamac un peu plus loin, et m'attèle aussitôt à la tâche. Le temps de comprendre comment bien faire les noeuds, c'est à dire trois essais et trois chutes par terre, et voilà mon lit d'appoint prêt. Je retourne voir les rastas histoire de faire un peu plus ample connaissance, ils s'appellent Steve et Cathy, sont descendus de Paris à Marseille, et maintenant rentrent chez eux au gré de leurs envies, en vélo, mais aussi en prenant le train pour plus de souplesse. On bavarde et rigole encore un peu, mais la nuit tombe, et je les quitte pour aller rejoindre Morphée.

La nuit est claire et semble douce, je m'endors rapidement. Vers 1h du matin, je me réveille et j'ai froid. Le hamac est froid et je fais l'effort de sortir du sac de couchage aller chercher mon sac à viande. Je me glisse à l'intérieur de mes deux sacs et me rendors tant bien que mal. Je me réveille à nouveau, transi de froid et grelottant. Je me dis dans un premier temps que le soleil va bientôt se lever et que je vais tenir jusque là. Je regarde l'heure : 3h00. Merde, faudrait voir à ne pas tomber malade dès le premier jour ! Je me relève, enfile 2 t-shirts, un pull, mon pantalon, des chaussettes. Je retourne me coucher avec mon kilt comme couverture pour les pieds.
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A propos de moi:
Age:29 ans.
Taille:1m83.
Poids:Sponsorisé par Picon et Cochonou.
Yeux:Gris-Vert avec un cercle jaune dedans, comme les mutants.
Cheveux:J'ai arrêté.
Piercings:Non, toujours étanche.
Tatouages:Oui mais non.
Astro:Comme tous les poissons, je ne crois pas à l'horoscope.
Religion:Schpouit

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