aoû
21
Bonne chose, je me réveille au sec. Premier objectif, trouver un café et une boulangerie pour prendre le ptit dej. Mais on est dimanche, et en plus j'avais pas calculé que c'était férié, car on est le le 15 août. Je ne trouve rien sur ma route avant Pougues-les-Eaux, et son Café du Commerce. J'y reste un peu histoire d'écrire pour le blog et pour me réchauffer un peu, "c'est pas du chaud" ce matin. Et puis le ciel est sacrément menaçant, je crains le pire pour la suite de la journée. Mon estomac commence à crier famine lorsque j'arrivé à la Charité-sur-Loire vers 14h. Mais tous les commerces sont fermés, et le seul restaurant trouvé, une crêperie, ne sert plus. Après quelques recherches, je me rabattrai finalement sur un vieux jambon beurre avec du pain même pas bon d'une épicerie qui était ouverte.La piste cyclable est bien lisse mais j'ai toujours le vent de face et il s'est mis à pleuvoir. Bref j'ai la sensation de ne pas avancer, je broie un peu du noir, et bien sur, quand la tête ne va pas, les jambes non plus. Au bout d'un moment fatigué nerveusement, je mets du Gogol Bordello dans mes oreilles, descends du vélo et me mets à danser sous la pluie comme un taré au beau milieu de la piste cyclable. Comme j'étais au milieu de nulle-part, personne apparemment n'a pu profiter du spectacle, mais ça m'a fait du bien, redonné le moral et l'envie. J'enfourche à nouveau le vélo en chantant à tue-tête et ma moyenne horaire augmente considérablement.
Soudain, à même pas 10 mètres devant moi, une biche gracile sort d'un fourré et traverse la piste avant de redisparaître derrière un bosquet. C'est la première fois que j'en vois une d'aussi près, et c'est vraiment un animal magnifique. Ce qui est très agréable en vélo, grâce au silence de roulement, si vous ne mettez pas de déodorant ou de parfum, odeurs que les animaux sentent à des kilomètres, c'est de surprendre et de croiser régulièrement martres, buses, biches, lapins ou écureuils. Le problème c'est qu'ils me repèrent de loin quand même ou fuient rapidement et du coup je n'ai jamais le temps de dégainer l'appareil photo. Quoique, beaucoup, surtout hérissons, renards ou chats, ont une vitesse de 0km/h, mais sont relativement plats, collés à la route et peu photogéniques.
La piste cyclable s'est maintenant transformée en chemin de terre, et comme le parcours est relativement mal fléché, je ne manque pas de me perdre au milieu d'une forêt. Et c'est même là que je célèbrerai le 500ème kilomètre de mon périple.
Lorsque les journées sont difficiles comme aujourd'hui, le truc bien c'est que je sais me réjouir des petites choses comme franchir des paliers kilométriques, croiser des panneaux de villages ou hameaux rigolos, manger un carreau de chocolat, recevoir un sms d'un ami,etc. J'apprécie d'autant mieux le confort par la suite, et les difficultés font remonter mon taux d'humilité.
J'arrive enfin le soir à Sancerre, ville réputée pour ses vins, et décide de prendre une auberge pour ce soir, car j'ai besoin de me raser, de me laver ainsi que mes vêtements, de faire sécher la tente, de bien dormir et bien manger. 29€ en plus c'est bien moins cher qu'un Formule 1, pour une prestation bien plus agréable, confortable et moins impersonnelle. Je passe un petit coup de fil et c'est réservé.
En attendant, j'atterris au Ptit Berry, un bar restaurant de la rue principale, pour une petite bière et un Picon qui ont su se faire apprécier à leur juste valeur. Le patron est très sympa, amateur de sport et causant sans devenir envahissant. Sur la petite TV face au bar, nous suivons les exploits du relais 4x100 4 nages français au Championnats d'Europe. Puis après un bref intermède foot, le patron zappe sur Sport+ qui diffuse le match amical de basket USA-France. Je suis aux anges. Le menu à l'air alléchant et je décide finalement de dîner sur place. Et je ne fus pas déçu. En entrée, la terrible terrine du chef, suivie d'un excellent faux-filet parfaitement grillé dehors et saignant dedans, sur une sauce poivre-vert relevée juste ce qu'il faut, accompagné d'une sorte de millefeuille dauphinois fondant, et quelques lamelles de courgettes poêllées à l'huile d'olive. À la place du dessert j'ai pris une assiette de fromages, camembert, bleu et l'indispensable Crottin de Chavignol. Avec un petit verre de Sancerre rouge, le tout servi rapidement, par des serveuses agréables et avec le sourire. A noter que le patron m'avait également gentiment proposé de laver/faire sécher mes vêtements. Le temps d'un dernier verre au bar offert par le patron, et je prends congé, repus, pour rejoindre l'auberge. Au final, 27€ pour 2 bières, 1 Picon, entrée, plat, fromage et deux verres de rouge, rapport qualité prix excellent pour un Gilles super content.
Le temps de poser le vélo dans la cour de l'auberge, monter les sacs, prendre une douche, faire ma lessive (avec mon savon de Marseille), tirer la corde à linge à travers la chambre et étendre le tout, je laisse avec délectation Morphée m'enlacer, enfin!
Sympa comme tout ! Tu fais tout en solitaire ?
As-tu déjà fait le canal du Nivernais ?