Nous nous y rendons sans trop de difficultés, et attendons Mari sagement installés sur deux chaises.
Là voilà arrivée. Après quelques hésitations et observations discrètes, nous savons que c'est elle, elle sait que c'est nous.Grâce à d'immenses baies vitrées, la vue est imprenable sur la vieille ville. Nous faisons connaissance autour d'un plat du jour, une sorte tourte aux champignons et poulet sur lit de salade, tellement bonne que je me sens obligé d'en recommander un plat (à ma décharge je n'ai pas pris de petit déjeuner, et ceux qui me connaissent savent que je ne perds jamais de poids en voyage).
Mari est fonctionnaire et travaille pour l'équivalent de l'INSEE en Estonie. Elle pratique régulièrement le CouchSurfing, à une fille de 19 ans partie étudier au Danemark, et organise des « réunions françaises » chez elle. Elle parle un français approximatif avec un très fort accent, et nous sympathisons rapidement, si bien qu'elle propose de nous montrer un peu la ville après le repas.
Un magnifique soleil nous surplombe tandis que nous arpentons les ruelles étroites de Toompea qui n'est pas le nom d'un méchant dans Super Mario, mais la seule colline de la capitale, berceau de la « ville haute », à l'origine de la naissance de Tallinn. On peut y trouver deux cathédrales, une luthérienne qui fut également la première d'Estonie,et une orthodoxe construite par les russes au 19e siècle ainsi que le château de Toompea, construit jadis sous occupation danoise et où siègent encore aujourd'hui le gouverment et le parlement.
Les pavés, extrêmement saillants et irréguliers, ainsi que de superbes arbres omniprésents font réellement de toompea un endroit fort agréable. Les batiments sont classieux, tout en sobriété puisque principalement des hôtels particuliers construits sous influence germano-balte, et trois ou quatre belvédères permettent d'avoir de profiter d'exceptionelles vues sur l'ensemble de l'agglomération.
Nous quittons ensuite Tompea pour le quartier de Kalamaja, qui est constitué d'énormément de maison en bois, très jolies. La plupart semblent malheureusement assez mal entretenues, et un nombre important semblent innocupées. Ces maisons ont été construites entre 1920 et 1930, pour héberger les ouvriers qui travaillaient dans les usines qui ont poussé comme des champignons suite à la réalisation de la ligne de chemin de fer Talinn – St Petersbourg. Aujourd'hui le caractère bohème et romantique de ce quartier en fait le favori des jeunes créateurs et de la scène artistique.
Plus loin, nous arrivons sur la mer, et les navires-musées du Musée Maritime sont à quai, attendant les visites de quelques touristes bien infrormés (le coin est vraiment isole et un peu perdu au milieu de friches industrielles). C'est assez étrange mais ici on ne sent pas du tout l'odeur de la mer des embruns ou de l'iode, contrairement à tous les endroits maritimes que j'ai visités.
L'ancien port des hydravions, un batiment couvert et en plein chantier, semble totalement vide. C'est en passant à proximité que, par hasard j'aperçois entre les grilles... un énorme sous-marin au beau milieu du chantier, simplement en équilibre sur son socle. Après avoir fait le tour du batiment, je trouve un interstice entre les grilles de chantier et parviens à me faufiler à l'intérieur du batiment pour prendre le submersible de plus près. Mais au loin, je vois un ou deux ouvriers au travail et je décide donc de ne pas m'approcher plus et rebrousse chemin, à demi satisfait. J'apprendrai plus tard qu'il s'agit du Lembit, de construction britannique dans les années 30. Juste impressionant.
Mari nous emmène ensuite dans l'ancienne prison centrale de Tallinn, Patarei. Au départ il s'agissait d'un forteresse navale, par la suite reconvertie, en geoles, et ce jusqu'en 2002. Personellement vu l'endroit et l'état du batiment je n'aurais pas vraiment aimé être un dissident politiqaue à l'époque du KGB. Nous nous accordons une petit pause juste derrière la prison, ou curieusement se trouve un petit bar, et admirons la mer malgré les grillages qui nous en séparent.
Le temps de repasser à l'auberge -nous devons changer de dortoir – de faires quelques courses et de manger avec Jonas, nous repartons faire un petit tour dans la vieille ville, que nous trouvons décidément très agréable. Tallinn est une ville très calme, avec peu de trafic automobile, peu de gens stressés ou pressés, beaucoup de parcs et de verdure, très peu de pigeons, juste quelques mouettes pour nous rappeler que nous sommes sur le littoral, bref, on s'y sent vraiment bien, en plus d'être magnifique avec ses ruelles médiévales, ses échoppes au superbes enseignes, ses tours, murailles, corps de garde, jardins et places.
Salut mon gars.
Content de voir de nouvelles lignes sur ce blog. Déjà qu'on avait pas été déçu avec l'ami Daniel, quand on a découvert Tallinn sous la flotte au mois d'octobre (oui, on était un peu cons), alors j'imagine à quel point ce doit être sympa avec le soleil!
Profite et continue de nous faire profiter avec ta jolie prose (et c'est pas grave si toi aussi tu as une fleure bleue contondante :-)
A+