aoû
03
Une bonne nuit sous tente et un repos bien mérité nous ont revigoré. Monia n'a pas faim mais je décide de prendre le petit déjeuner du camping. Un porridge fade et des poissons marinés ça fait un peu bizarre, mais je me rattrape ensuite sur la salade de tomates, le paté, la charcuterie et le fromage. Reprendre des forces est essentiel, surtout quand la journée commence par 2km de marche avec sacs pour rejoindre Loksa centre.
Aujourd'hui notre but est de rejoindre la presqu'ile suivante, Käsmu. Je trouve deux cartons parfaits pour noter notre destination (avec un petit smiley, ce qui permet d'augmenter les chances d'être pris je trouve). Je n'avais même pas encore fini le carton que déjà un homme vient vers nous et nous propose de nous emmener au croisement de kotka, ce qui nous arrange bien. Nous montons dans son gros 4x4, où nous attend un petit blondinet adorable en train de manger une barquette de frites. Le type est très sympa, et son petit gremlin fait copain-copain avec Monia à l'arrière.
Arrivés au croisement de Kotka, au beau milieu de la forêt, nous ressortons le panneau et il ne faudra pas plus de 10 minutes pour que quelqu'un s'arrête pour nous prendre. Nous sympathisons très rapidement avce Mattias, qui possède une résidence secondaire à Käsmu, dans laquelle il nous invite en plus à passer la nuit. Youhou, le stop en Estonie, c'est magique !
Nous entrons dans le magnifique petit village de Käsmu par l'unique route le traversant, bordée de part et d'autre par des maisons de bois plus sublimes les unes que les autres. C'est dans l'une d'elles que Mattias et sa famille passent tout l'été, et une partie du printemps et de l'automne. Autant l'extérieur que l'intérieur sont superbes, du bois partout, et un coté hyper chaleureux. On se demande comment on peut encore construire des maisons en briques après avoir vu une maison aussi simple et aussi agréable. Dans une petite dépendance, on trouve un sauna et la douche, également toute en bois. Dans le jardin au milieu des arbres fruitiers et des buissons à baies, un totem taillé dans un tronc est érigé, représentant plusieurs visages utlisant au mieux les noeuds et nervures du bois.
Le temps de déposer les sacs et nous partons immédiatement en randonnée, à pied cette fois, pour faire le tour de la presqu'ile. Nous passons rapidement au musée de Käsmu pour prendre en photo la carte des sentiers du coin, et faisons un mâchon dans ce qui semble être l'unique « troquet » de Käsmu, une sorte de cabane dans le jardin d'un mec, qu'il faut appeler avec une sonnette.
Le petit sentier qui fait le tour de la presqu'ile nous emmène dans des champs sauvages de fleurs et herbes diverses, pour revenir plus près de la mer où se trouvent des dizaines de petits rochers plus ou moins ronds dépassant des flots, jadis charriés jusqu'ici par les glaciers.
A un moment nous arrivons devant un énorme rocher, plus grand que moi, avec une planche posée contre, ce qui permet de l'escalader. Impressionant de trouver un aussi gros caillou tout seul à cet endroit. Puis le sentier semble continuer par une sorte de gué composé de grosses pierres, il faudra donc faire preuve d'agilité pour continuer. Ce petit jeu m'amuse beaucoup, moi qui suis adepte du canyoning, et alors que je filmais, j'entends un « plouf » derrière moi. C'est Monia qui a dérapé et qui se retrouve dans l'eau jusqu'aux mollets... Elle enlève ses chaussures et décide donc de terminer pieds nus dans l'eau, tandis que je m'applique à ne pas commettre la même erreur. Arrivé au bout, je descends du dernier rocher, dans le sable mouillé, et c'est évidemment à ce moment que la mer décide de remonter un peu plus que d'habitude, et me voilà avec les pieds trempés. Et le pire dans tout ça c'est que nous nous sommes rendus compte que finalement ce gué menait à un cul-de-sac, et nous devons rebrousser chemin pour prendre le sentier de la forêt.
Retour au point de départ, pieds nus cette fois. À l'orée des bois, j'attends pendant quelques secondes Monia, qui est en train d'accrocher ses chaussettes à son sac, et ayant mon pantalon replié jusqu'au genoux, je me fais littéralement aggresser par les moustiques qui pullulent dans le coin. Quand on marche ça va encore mais dès qu'on s'arrête, c'est la catastrophe. Je descends mon pantalon au plus vite, mais c'est trop tard, je vais passer le reste de la journée à me gratter. J'emprunte le deuxième gilet de Monia pour me couvrir les bras, je vous assure il me sied à merveille (sic).
Nous nous enfonçons dans la forêt, qui se révèle quasiment magique. Le soleil s'infiltre entre les arbres, variés, tordus, couchés, rendant le vert de la mousse qui recouvre intégralement le sol absolument resplendissant. Le sentier serpente entre les bords de mer, et la forêt, le revêtement changeant entre mousse, terre sèche ou humide, graviers, galets, branchages, et commes nous sommes toujours pieds nus, c'est une véritable expérience sensorielle. L'autre expérience sensorielle pour moi, c'est de me gratter intégralement, putains de moustiques. Heureusement la solution n'est pas loin, il suffit de se plonger un peu dans l'eau de la Baltique → vasoconstriction et hop fini les démangeaisons. Pour un certain temps en tous cas.
La faune et la flore ne sont pas en reste, nous croisons régulièrement des abeilles, bourdons, papillons et bien évidemment des coccinelles. Les fleurs et plantes sont magnifique et notre parcours est jalonné de myrtilles sauvages, groseilles, et champignons variés. Et toujours ces magnifiques rochers erratiques près du rivage...
De retour à Käsmu, après 15km de marche, Mattias nous attend et a été rejoint par sa petite famille : sa femme Ingrid (non je ne lui ai pas demandé la fameuse question Tournez Ménages), son fils Theodore, sa fille Frida et sa belle-mère. Nous prenons un peu de temps pour dire bonjour et prendre un douche, puis nous jouons avec Mattias et Theodore au frisbee et au football. Théodore est trop rigolo et super communiquant, un peu turbulent et Frida et sa petite frimousse est tout le temps en train de sourire. Je crois que n'importe qui signerait de suite pour avoir les mêmes.
Ingrid nous a préparé une dîner super simple mais excellent : des pommes de terre vapeur avec une sauce à la viande et au légumes, avec une salade de tomates. Tous les légumes viennent du jardin et le pain à été fait maison par belle-maman. En dessert, avec le thé, petites gateaux et une sorte de gateau local aux myrtilles véritablement succulent. Comme il n'ya pas de magasin à Käsmu, nous sommes malheureusement venus les mains vides, nous nous en excusons, et insisitons pour obtenir l'adresse de Mattias pour leur envoyer quelques bonne bouteilles de France. En attendant nous faisons la vaisselle pendant qu'il couchent les mômes. Puis nous finissons cette belle journée autour d'un dernier verre à discuter avec Mattias de l'Estonie. Comme c'est un féru d'histoire, il nous raconte énormément de choses et d'anecdotes, ça fait vraiment plaisir d'être tombé sur des gens aussi gentils et intéressants.
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