Un peu plus loin la piste cyclable repasse en mode « vert » et redevient un sentier bordé d'arbre, jouxtant le canal latéral à la Loire. Globalement RAS jusqu'à Gien, joli bourgade accolée aux berges de la Loire. Ah si, un joli pont-canal à Briare. Un peu comme à Nevers un pont permet d'entrer dans Gien et cela m'offrirait un superbe panorama s'il n'y avait pas une horrible et immense centrale nucléaire dans le fond, celle de Dampierre.
La ville en elle-même semble ne rien avoir d'exceptionnel, quoique je ne m'attarde pas et file chercher une salle de sport. C'est finalement le stade que je trouve en premier, je pénètre dans l'enceinte, et, coup de chance il y a une équipe de foot qui est sur le point de commencer l'entrainement. Je demande au coach si je peux juste prendre une douche, après courte reflexion il acquiesce. Yes !
Une fois de retour au centre-ville, tradition oblige, je me pose dans un bar pour une cervoise. J'étais en train d'écrire quand soudain un homme vient m'aborder. Il a vu mon vélo et lui aussi vient de parcourir la Loire à vélo, mais dans l'autre sens, en remontant. Il m'explique que si la plupart des gens remontent la Loire au lieu de la descendre c'est à cause du vent, qui joue plus que les montées/descentes sur ce trajet. C'est vrai que je morfle avec le vent de face... C'est sa dernière étape, il dort ce soir à l'hôtel puis rentre chez lui, j'ai oublié où.
En quittant le bar, une des deux femmes qui se trouvaient de l'autre coté de la terrasse me demande si je voyage. « Ah bon ? Ça se voit tant que ça ? » La conversation s'engage et nous sympathisons. Au bout d'une vingtaine de minutes, la nuit commence vraiment à tomber. Mais je n'ai pas le courage de leur demander de m'héberger. Je prends donc congé.
Je me mets à la recherche d'un endroit pour dormir, mais les bords de Loire sont murés et rien dans la ville. Je retraverse le pont pour en sortir, il fait carrément nuit maintenant, et pas de Lune pour m'éclairer, je sors la frontale. Au bout de trente minutes et quelques kilomètres, je décide de m'établir sous les arcades d'un pont de chemin de fer, une sorte d'énorme viaduc. Sachant que je suis tout près d'une exploitation agricole, d'un chemin et d'un village, je décide de dormir à la belle, juste avec mon matelas et mon sac de couchage. Je suis réellement furax contre moi-même, vu comme le courant passait bien avec les deux nanas du bar je me sens trop con de ne pas osé avoir demandé. Me voilà dehors, sous un pont qui goutte, au vent, et je me sens bien seul. Demain est un autre jour, ça me servira de leçon pour la prochaine fois, en attendant, dodo.
Je te lis pour vivre (un peu) ton aventure car c'est le genre de trip que j'aurais bien aimé faire...
Il semblerait que les messages contribuent à l'aventure alors voici ma contribution.
Je te souhaite de bons coups de pédales (à contre-vent) et encore plein de découvertes (attention quand même car je pense les basketteurs qui font du play ground dans le coin doivent choper des pustules vertes avant la fin du premier quart temps)
Une dernière chose : tu n'as pas regardé assez de "j'irai dormir chez vous" ??!! Fonce, ose !
Bises, Agapé (ne va pas me dire que tu en connais une autre)
Salut Gilles,
Même commentaire : visione tous les dormir chez vous avant la prochaine aventure. Je dis toujours que si on demande, la personne en face peut, au pire refuser, et alors ?? Au moins pas de regret.
Gilles, une bière si avant la fin de ton voyage tu dors chez quelqu'un !
Jean Luc
haha "dormir chez vous", le faux modèle... machin, dans notres propre ville, il a dû se faire héberger par un sdf tellement les gens sont des cons. Donc non ça ne fonctionne pas systématiquement, surtout quand on a pas de caméra. Je pense surtout que t'aurais dû partir avec un plan des bars métal ou rock, et là t'aurais jamais dormi dehors, ni même sobre (c'était peut-être pas le but non plus?)