• Accueil
  • Photos
  • Videos
  • Trajet
  • CouchSurfing
  • Facebook
  • RSS
  • Contact
Blue Orange Green Pink Purple

Vadrouille débrouille

Petits récits de voyages...en vadrouille et avec débrouille. Le principe est simple: je pars pour une destination sans avoir rien préparé au départ, aucune réservation, aucun obligation, chaque matin je ne sais pas où je vais dormir le soir même, ni où je vais être. Débrouille parce que forcement il faut se nourrir, se laver, dormir.

Le principe n'est pas de faire de la survie, mais simplement de raconter comment je voyage sans réserver d'hébergement, sans planifier, sans prise de tête. C'est clair que le confort absolu n'est pas recherché, je cherche avant tout à vivre mes voyages, et voir du pays. Vadrouille, débrouille mais pas glandouille!

Trajet EP1: Strasbourg-Sarajevo
Trajet EP2: La Loire à vélo
aoû 30

Dubrovnik

Toujours aussi désagréables, les bus de nuit. Surtout avec les passages en Bosnie et les interminables contrôles aux frontières (doublés à chaque fois, par les douanes croates et bosniaques), la Croatie étant coupée en deux par une petite bande de terre bosniaque, large d'à peine cinq kilomètres, qui se trouve être d'ailleurs leur seul accès maritime.


Je débarque donc à Dubrovnik aussi frais qu'un poisson de l'étal d'Ordralfabetix, mais avec la quasi-obligation d'aller directement visiter la vieille ville immédiatement, car selon les dires des gens que j'ai croisé, la cité est une véritable fourmilière de touristes dès dix heures du matin.
Le temps d'effectuer mes emplettes alimentaires dès l'ouverture du supermarché local, et me voilà déambulant dans les magnifiques ruelles vierges de tout estivant, croisant seulement ça et là certains des dernier habitants de la vieille ville ou quelque restaurateur affairé à la mise en place de sa terrasse ou au réapprovisionnement des boissons de son établissement. Places en marbre, rues pavées en pente, hautes maisons, couvents, églises, palais, fontaines et autres musées sont taillés dans la même pierre de couleur blanche, qui s'éclaire au fur et à mesure que le soleil se lève inondant les allées d'une intense lumière presque aveuglante.


Dubrovnik possède une superbe promenade piétonnière de 300m de long au cœur de la vieille ville, la Placa qui s'étend d'un bout à l'autre de l'impressionnante enceinte composée de remparts dont la longueur totale avoisine les deux kilomètres pour 25m de haut et 6m de large. Malheureusement il faut payer pour monter sur le chemin de ronde et bénéficier du superbe point de vue, chose à laquelle je me refuse.


De part et d'autre de la Placa, les nombreuses ruelles dallées sont alignées selon un schéma cruciforme, et pour la plupart extrêmement escarpées. Vu la pente, il est tellement éreintant de les gravir jusqu'à leur extrémité, pourtant toute proche, que je me prends d'admiration pour les occupants locaux, auxquels j'attribue mentalement des quadriceps particulièrement saillants.


Dubrovnik à particulièrement souffert pendant la guerre, ayant été violemment bombardée par l'armé populaire de Yougoslavie (en gros, les serbes) postée sur les hauteurs avoisinantes. 68% des bâtiments on été touchés, et bien que la ville ait été quasi totalement rénovée grâce entre autres à des fonds de l'UNESCO, selon les techniques d'époque, on peut encore parfois apercevoir quelques petits impacts, notamment dans les dalles au sol.


Il est maintenant neuf heures, et un flot ininterrompu de touristes déboule dans l'artère principale. N'ayant pas envie de nager dans la foule compacte, et la température commençant déjà à tutoyer la trentaine de degrés, je me dirige vers les hauteurs et le bastion à l'entrée du port dans un premier temps, puis me réfugie dans une galerie d'art conseillée par Wikitravel, nommée War Photo Limited.
176

La guerre ici est encore un sujet un peu tabou. Contrairement à la Slovénie pour qui le passage à l'indépendance s'est opéré en huit jours et « seulement » – c'est bien trop tout de même – seize morts, la Croatie à beaucoup souffert et d'une manière générale j'ai toujours fait très attention de ne jamais évoquer le sujet avec les autochtones. De même on ne trouve aucun musée ou presque sur les évènements passés, celui-ci étant une collection privée de l'ancien photographe de guerre Wade Goddard.


Il s'agit ici d'une galerie photo semi-permanente sur les conflits en général, (Darfour, Cachemire, Tibet, Tchétchénie, Afrique...), la partie permanente, située à l'étage, étant plutôt orientée sur la guerre d'indépendance d'ex-Yougoslavie. Sur les murs, des agrandissements ainsi que les commentaire dédiés à chaque prise de vue happent littéralement le regard. On a envie de tous les voir à la fois, l'œil rebondit sur chacun d'eux, tous plus frappants les uns que les autres. Je m'attarde sur chaque œuvre afin de saisir le plus petit détail, la plus petite lueur dans l'œil d'un protagoniste en arrière-plan, pour m'imprégner au maximum de la scène, des émotions des figurants, de l'état d'esprit du preneur de vue, du message qu'il cherche à transmettre.


Les clichés sont tout simplement poignants, dévoilant à la fois le talent du photographe, la finesse du grain, des couleurs et la beauté des images, ainsi que l'horreur, la violence et la cruauté dans un mélange hétérogène détonnant, suscitant un fort sentiment de malaise jusqu'au plus profond de moi. Pourtant, la collection ne tombe que très rarement dans le cliché ou l'horreur gratuite.
Que l'origine des conflits soit de raison ethnique, religieuse, politique, pour l'exploitation des ressources naturelles – par les compagnies pétrolières notamment –, les victimes sont les mêmes, à commencer par les enfants, les femmes, et les populations les plus pauvres. Et personne n'en sort jamais gagnant, aucun problème ne s'étant jamais résolu par le biais de la haine.


À l'étage, consacré aux conflits locaux récents, l'intensité monte encore d'un cran. En plus des nombreuses illustrations murales, des écrans plats diffusent des diaporamas de centaines de photos, prises en Croatie et Bosnie pour la plupart. Je m'assieds face à l'un d'eux, abasourdi, pétrifié devant
tant de sang, de cruauté, de violence, de pleurs, de malheur. Juste par bêtise humaine. Les larmes me montent au yeux, et constatant de quoi nous sommes capables simplement pour des raisons absurdes, j'ai presque honte d'être un humain.


Je reviendrai plus tard sur les raisons de cette foutue guerre. Au bout de deux heures intenses, je retourne à la lumière du jour, mais on ne ressort pas d'un endroit pareil indemne. Il me faut bien dix minutes posé sur un muret avoisinant rien que pour reprendre mes esprits, la foule et l'animation de la rue me ramenant peu à peu à la réalité.

Aujourd'hui encore, plus de deux semaines plus tard, rien que de repenser à ces images me rend fébrile, me fait frissonner, et je crois que pendant longtemps encore elles me hanteront, stimulant mon humilité et m'invitant plus que jamais à profiter des choses simples et essentielles qui nous entourent, auxquelles bien souvent on ne prête plus attention, pervertis par le confort, la technologie et nos besoins artificiellement créés.

Je reprends le dessus sur mes émotions, mon bus partant bientôt et vu les prix exorbitants pratiqués ici je ne tiens pas à m'éterniser. En avant pour la Bosnie et Mostar, une autre ville chargée d'histoire.



Désolé de ne pas avoir publié d'article depuis un certain temps mais j'ai peu de temps pour écrire en ce moment. Ça devrait aller mieux dans une semaine, merci pour votre compréhension.
Lire la suite 1 Commentaire | Publié par Gilles edit post
aoû 22

Split

Sur le trajet, la végétation change pour se transformer de plus en plus en maquis. De nombreuses maisons détruites, abandonnées, en construction ou en construction abandonnée sont visibles depuis la fenêtre de l'autobus. Ici, bien plus qu'en Slovénie ou à Zagreb, on voit que la guerre est passée.


Je débarque à Split vers 21h00, après 5 pénibles heures de trajet, et d'emblée, la ville ne m'apparaît pas du tout comme sympathique. Des dizaines de femmes d'age mûr m'accostent pour me proposer une chambre. J'ai presque l'impression qu'elles cherchent un gigolo. :-) C'est oppressant et bien que par la suite plusieurs personnes m'aient affirmé avoir trouvé des prestations correctes, j'avais déjà choisi d'aller en auberge de jeunesse. Split à toutes les caractéristiques d'un ville côtière touristique: beaucoup de gens, très « fashion style », une grande promenade au bord de mer, des tas d'échoppes vendant t-shirts, lunettes de soleil, chapeaux, écharpes et maillots de football, beaucoup de fast-foods. Pas mon truc à priori.


Après quelques minutes de marche j'arrive chez Elda, la taulière de l'auberge qui d'emblée me fait rire avec son style très « mamma » italienne: « riiiilaaax riiilaaax, I've got roooooms no probleeeeem ». Vraiment sympa cet endroit, il s'agit d'une ancienne maison reconvertie en dortoirs. Il y a une petite cour intérieure très fleurie, un patio, une cuisine, on se sent comme à la maison. Avec Elda comme maman, et les autres voyageurs avec qui il est toujours plaisant de converser.


La première chose qui m'a marqué à Split, ce sont les cigales. On les entend quasiment partout dans la ville, sans arriver à déterminer exactement où elle se trouvent, mais leurs chants sont très puissants, parfois même un peu trop. Le centre historique de la ville est entouré de murailles formant un carré, qui compose le palais de Dioclétien. Il est doté d'un magnifique péristyle, une cathédrale, quatre grandes portes, des statues, et deux sortes de grand couloirs souterrains, habités par un énorme bazar durant la journée. Malgré le monde, il est fort plaisant de flâner dans les nombreuses ruelles qui s'enchevêtrent dans le désordre le plus total. Pourtant, même en prenant quasi-systématiquement celles qui me semblent les plus étroites et sombres, je ne parviens pas à me perdre. Au détour de l'une d'elles, je croise un couple de chat en train de copuler, sous les yeux d'un petit chaton noir, pareil à celui que j'ai laissé à Zagreb. Coïncidences... Le centre de Split n'est pas vraiment immense. À l'est se trouve le port, surplombé par la colline du Marjan, très verte sur laquelle les constructions sont prohibées. C'est là qu'on trouve la plus belle vue sur la cité, mais par faute de temps, je n'ai malheureusement pu m'y rendre et en profiter.



Ayant des envies maritimes, je me tente au bateau-stop dans l'après-midi. Arpentant les quais avec mon panneau « Looking for Dubrovnik by boat », je fais plutôt sourire les plaisanciers, peu habitués à ce qu'un tel hurluberlu vienne les héler pour s'incruster dans leur embarcation. Certain me répondent qu'il m'auraient bien pris, mais qu'il remontaient vers Rijeka – peut-être avec un peu d'hypocrisie -, d'autres me donnent des conseils, m'expliquant qu'il vaut mieux passer le soir ou le matin lorsque les bateaux ne sont pas en mer, ou les gens en ville. Au final, je vais devoir finalement rejoindre Dubrovnik sur le plancher des vaches, mais ce n'est pas grave, j'ai la satisfaction d'avoir essayé, et j'ai passé un bon moment en m'amusant.


De retour sous le toit d'Elda, qui fort généreusement me permet de rester, laisser mon sac, prendre une douche et utiliser Internet jusqu'à mon départ à 1h30, alors même que le checkout est à 11h normalement, j'entame une longue discussion avec un couple d'enseignants espagnols de Madrid. J'ai malheureusement oublié leur prénoms, il officie en maternelle, elle dans une école pour tout petits de 1 à 2 ans, chose qui n'existe pas en France. Nous échangeons sur le conditionnement dès le plus jeune âge, la façon d'enseigner, les divergences entre nos deux pays, nos vacances respectives dans les Balkans...puis il est déjà temps d'aller prendre le bus pour Dubrovnik. Arrivée prévue à 7h00.

Lire la suite 0 commentaires | Publié par Gilles edit post
aoû 20

Le parc national des lacs de Plitvice

Je suis désolé, mais je n'ai pas eu beaucoup de temps pour écrire ces dernier jours, en raison de forte activité. Néanmoins, bien que je sois rentré, je continue à préparer mes articles et vous faire vivre le reste du voyage. ;-)

Ça commence bien! Le bus s'arrête à l'entrée n°1 du parc, alors que mon camping est 7km en amont... Je tends donc le pouce à la sortie du parking. Heureusement j'attends très peu car deux espagnols acceptent de me déposer devant le camping. Il est plutôt cher (94 kn la nuit), mais immense, propre et bien organisé. Il faut aimer dormir en pente, car il est très vallonné et le meilleures places sont déjà prises... Pendant que je monte la tente, deux enfants forts curieux et impressionnants de politesse viennent me questionner. Suivi de peu par leurs parents, des français de Haute-Savoie, avec qui je sympathise rapidement. La tente est montée, enfin je peux aller faire mes ablutions, moment attendu depuis de si longues heures coincé dans un bus dont l'espace réservé aux jambes est définitivement taillé pour les nains.
Le temps d'avaler une cochonnerie grasse locale – en même temps pour trouver un truc local pas gras, il faut vraiment en vouloir – , exténué, je m'empresse d'aller mettre la viande dans le torchon.

Le lendemain, réveil aux aurores pour aller visiter le parc. Départ à 8h30, navette retour à 14h30, bus pour Split à 15h30. Tout est réglé comme du papier à musique. À l'entrée, une superbe file d'attente d'environ 45 minutes en plein soleil me réjouit énormément comme vous pouvez vous en douter.


Ce parc national est le plus ancien et le plus grand de toute la Croatie. Il est composé de 16 lacs interdépendants qui se déversent les uns dans les autres par l'intermédiaire de cascades et chutes d'eau tourmentées engendrées par la formation de tuf calcaire aux abords des étendues d'eau. Le parc est sillonné par des passerelles faites de troncs accolés les uns aux autres selon plusieurs parcours allant de deux à huit heures. Beaucoup de touristes, et seulement l'impression d'être en semi-liberté, car il est a peu près interdit de tout faire sauf de rester sur le chemin. Ça change de la pleine nature dans le nord-ouest de la Slovénie mais le site et classé UNESCO, et ces choix découlent de la volonté de préserver au maximum cet endroit unique au monde, où vit une myriade d'espèces animales protégées, notamment des ours.


Effectivement c'est magnifique, verdoyant, l'eau des lacs est turquoise, les cascades bien que relativement modestes par leur taille, sont impressionnantes par leur nombre et leur diversité de forme, et les poissons, accommodés aux humains, se tiennent par bancs entiers aux abords des rives.


Je pense que les photos seront plus parlantes qu'une longue et futile description. Finalement j'ai torché le parcours de six heures en seulement trois, j'ai un peu fait le « warrior » sur ce coup là, mais en même temps les horaires annoncés sont ceux pour une famille avec enfants option poussette.



Il est bientôt 15 heures. Déjà trois quarts d'heure que je peste contre cette maudite navette qui n'arrive pas et je me demande si la chance ne commence pas à tourner. Rester au camping jusqu'au lendemain matin pour prendre le prochain transport pour Split me paraît inconcevable.
15H10. Enfin le bus se pointe. Il me reste maintenant vingt minutes à peine pour faire le trajet en bus, 7km, puis un bon kilomètre à pied jusqu'à la tente, qui bien évidemment se trouve au bout du camping, ranger la tente, me lester de mon fardeau, sortir du camping et faire un bon kilomètre pour rejoindre l'arrêt de bus. Mission clairement impossible, mais je tente quand même le coup, on ne sait jamais, et je mise surtout sur la classique non-ponctualité des bus croates. J'arrive à l'arrêt de bus à bout de forces, m'écroule par terre, regarde l'heure:
15:33. Clairement je suis trop content d'avoir préparé mon sac le matin même histoire d'être prêt à décoller en un minimum de temps. Satisfait de ma performance sportive, j'espère simplement que le bus n'est pas encore passé, chose qui provoquerait en moi une sévère frustration dont je me passerais plus que volontiers. Voilà que le bus arrive, je gesticule comme un malade pour qu'il s'arrête (ici, il faut lui faire signe pour qu'il vous prenne), en avant pour Split.
Lire la suite 2 commentaires | Publié par Gilles edit post
aoû 13

Zagreb

Arrivés à Belaviċi, nous descendons du train et essayons de localiser Irena et ses amis. Nous longeons la route qui suit la rivière, il y a quelques baigneurs, mais personne qui corresponde à la description. Nous continuons notre chemin, traversons un pont flottant militaire qui doit être là depuis la guerre, pour enfin arriver devant le camping. Nous recontrons donc Irena et ses amis, tous très sympathiques et le premier contact est très positif.


Enfin, nous en rêvions depuis longtemps, nous pouvons piquer notre première tête (faire trempette dans les eaux glacées de la Soča ne compte pas), et c'est un vrai bonheur. La rivière est propre, bordée d'arbres, près d'un simili-barrage en bois et d'un pont à structure en bois, un pur plaisir.
Nous enchaînons directement avec un peu de volley informel sur l'herbe avec d'autres gens puis une vraie partie sur le terrain de beach-volley enfin libéré par les squatteurs qui abusaient clairement. L'ambiance est excellente, tout le monde dans le même état d'esprit, beaucoup de rigolade, notre première escale en Croatie ne pouvait pas mieux débuter. Malheureusement je n'avais pas mon appareil photo sur moi...


Après quelques plongeons du haut du pont (5m environ), nous enchainons par une petite bière et un hamburger (qui est quasiement une specialité locale tant il est plus facile de trouver des snacks que des la bouffe des balkans...), puis Eugen (prononcer heuillguen), un ami allemand nous prend dans son van WV jusqu'à Zagreb. Exténués nous nous écroulons durant le trajet. Arrivés à Zagreb, il faut prendre un train jusqu'au petit village où réside Irena, Sesvestski Krajlevec, puis marcher encore dix bonnes minutes.


Elle habite une partie du rez-de-chaussée d'un maison, une sorte de « une pièce/cuisine/salle de bains », très rural. Néanmoins, je ressens beaucoup de vibrations positives dans cet endroit et on se sent très à l'aise. Il y a peu de décoration, mais les quelques objets ornant les murs sont très personnels et ont chacun une histoire. Sur un mur de la cuisine est affiché le « Motivatiojski plan » d'Irena. C'est à dire les chose qu'elle veut avoir faites dans sa vie et certains moyens pour y parvenir.
Dans sa chambre, un immense terrarium, d'au moins trois mètres cubes, terrain de jeu de son iguane dépassant largement le mètre: Iggy.



Irena est une personne plus que généreuse. Elle laisse son lit à Céline, et tient absolument à dormir par terre. Quand à moi je dispose d'un matelas sur le sol du couloir dont l'excellent confort saura se faire apprécier suite à nos quatre nuits passées sur l'herbe.

C'est drôle, nous avons complètement perdu la notion des jours et du temps. Chaque jours vécu laisse autant voire plus de souvenirs qu'une semaine dans notre vie de tous les jours. Ça devient presque difficile de se rappeler de tout, heureusement les photos sont là pour nous rafraîchir la mémoire.

Donc le lendemain, lundi, après la première vraie grasse matinée depuis notre départ, nous nous en route pour la ville. Vers 16 heures nous décidons de nous poser sur un terrasse pour prendre une bière, et c'est là que la discorde survint au sujet de la poursuite de notre trip. Excédé, je prendre un peu d'argent dans notre caisse commune et pars visiter la ville seul. Zagreb est divisée en deux parties: la ville haute et la ville basse. Empiétant sur les collines avoisinantes, la partie haute est plutôt constituée de petites ruelles parfois escarpées, bordées de bars toujours dans le style « fashion ». C'est également ici que l'on trouve la cathédrale, bien moins impressionnante que celle de Strasbourg, et la plupart des églises.


La ville basse est plutôt composée de grandes artères, de bâtiments comme le théâtre national, la gare, ou des parcs très verdoyants et fleuris, ainsi que le jardin botanique. Ayant besoin d'appeler Irena pour savoir à quelle heure il y aura quelqu'un « à la maison », je demande à trois jeunes filles qui acceptent gentiment. Nous faisons connaissance, et sympathisons rapidement. Elles me questionnent sur la vie en France, n'aiment visiblement pas les slovènes, qui refusent apparemment l'entrée de la Croatie dans l'Union Européenne si elle ne leur cède pas une région côtière. Pas besoin de fustiger le Chili qui à recheté le dernier accès à la mer de la Bolivie, nous avons apparemment les mêmes problèmes bien plus près de chez nous et nous ne le savons même pas. L'un d'elles est d'origine australienne, et n'habite que depuis deux ans la Croatie, car apparemment son père serait un mafieux que sa mère aurait décidé de fuir. La langueest selon elle très difficile à apprendre en raison notamment des nombreux cas, comme dans la plupart des langues germaniques ou de l'est. Nous discutons de tout et de rien, même de sexualité, elles me font bien rire. Ça me rappelle énormément la relation que j'avais avec mes cadettes, au basket, elle sont d'ailleurs de la même tranche d'âge. N'ayant pas encore construit leur personnalité, je crois pourvoir dire qu'a cet âge elles sont exactement pareilles aux françaises.


Il est temps pour moi de les quitter, car j'en ai encore pour une demi-heure pour rentrer et je dois encore avoir une discussion avec Céline pour remettre les choses à plat. Sur le chemin je remarque que tous les bancs, sans exception, sont occupés chacun par un couple d'amoureux. Ah c'est beau l'amour, les croates on l'air d'être de grands romantiques...


Après avoir raté mon train, arrivé à l'appartement d'Irena vers 23h00 seulement, la première chose que je vois est mon sac, avec à coté les quelques affaires que nous nous étions échangé avec Céline pour répartir la charge. Pas besoin d'un dessin, j'ai bien compris de quoi il s'agit. Je file prendre une douche dont je rêvais depuis longtemps, un soleil de plomb ayant écrasé la ville durant toute la journée. Irena rentre à son tour, avec un petit chaton noir, une femelle, atteinte vraisemblablement d'une contusion à un œil, qui est tout rouge. Elle m'explique que la chatonne l'a suivie depuis la gare. Elle est incroyablement affectueuse, sans cesse à se frotter contre nos jambes, à demander des câlins, ronronne sans cesse, et nous regarde avec des yeux, enfin surtout un, pleins de tendresse.


Après lui avoir donné à manger et a boire, fait un brin de toilette, Irena envoie un mail à une de ses amies vétérinaire pour obtenir quelques conseils sur la façon de soigner cet œil. Ayant déjà deux chats elle ne veut pas la garder, histoire « de ne pas devenir la vieille fille aigrie aux chats » ;-)

J'apprécie beaucoup la position qu'a prise Irena vis-à-vis de Céline et moi. Alors que je m'attendais à ce que cette situation la mettre vraiment mal à l'aise, au contraire, ayant vécu une histoire comparable lors d'un voyage l'an dernier, elle se montre très rassurante et sereine avec chacun.

Très tôt, je suis réveillé par le départ de Céline. Je feins de continuer à dormir, la regardant s'en aller. Voilà, c'est irréversible, la porte vient de se fermer. J'écris mes pensées pour le blog, puis me rendors tant bien que mal. Au réveil, je décide de planifier le reste de mon voyage, puis je retourne en ville. J'hésite encore entre continuer seul et rentrer, mais mon esprit positif prend le dessus. Continuer, et voyager seul, pour la première fois est un challenge qui me stimule. De plus la préparation du reste du voyage à fini de me convaincre, il reste tant de choses intéressantes à voir dans les Balkans...
La contrôleuse du train ne me fait pas payer, c'est fou ce qu'on peut obtenir avec un simple sourire. A midi, je mange avec Irena, et nous commençons vraiment à faire enfin connaissance. Il faut dire que c'est notre première vraie conservation. Vraiment quelqu'un de bien cette fille, une personne « vraie ». Il est 14h30, et mon bus pour Plitviče partant à 16h00, il me reste une heure et demie seulement pour rentrer, préparer mon sac, repartir prendre le train pour la ville, et foncer à la gare routière qui est à 10 bonnes minutes de la gare ferroviaire. Challenge...

À Sesvetski Kraljevec, à peine sorti du train je cours comme un dératé en direction de la maison, jette toutes mes affaires pèle-mêle dans mon sac, remplis ma gourde, et range un peu l'appart.
Dans la cuisine, la petite chatonne que j'ai surnommé Split (Split signifie séparation en anglais, et c'est aussi une ville Croate), n'arrête pas de me sauter sur les mollets et de miauler pour que je la prenne dans mes bras. Je lui fais un dernier câlin. Je la repose au sol, et elle continue de me solliciter. Elle à bien compris que j'allais partir. Lorsque je referme la porte de la cuisine, je la vois à travers la fenêtre de la porte, assise, me regardant d'un air qui me brise le cœur, accompagné de quelques miaulements déchirants que j'interprète comme « Emmène-moi avec toi, s'il te plaaaaaaaît ». Dur.


Je n'ai pas le temps de m'apitoyer plus que ça, j'ai mon bus à prendre. Je mets mon sac sur le dos, et rejoins la gare du petit village aussi rapidement que possible, et courir avec 20kg sur le dos, c'est génial, je vais m'y mettre trois fois par semaine au moins en rentrant. Arrivé à Zagreb, je fonce frauder un tram jusqu'à la gare des bus, le temps d'aller acheter un billet, bien sur en ayant choisi la caisse avec les clients à problèmes, la panne de papier dans l'imprimante et une préposée assez incompétente devant sans cesse demander de l'aide à ses collègues pour tout et n'importe quoi. J'arrive néanmoins à obtenir mon billet, fonce vers le terminal, et arrive à monter dans le bus juste quelques minutes avant qu'il ne parte. On the road again.


Le bus démarre, je sors mon baladeur mp3, sélectionne du Yann Tiersen, repense à Split et me mets à pleurer. Pendant vingt bonnes minutes. Céline vient de me laisser et pourtant c'est à cause du chat que je suis triste. Peut-être que c'est simplement le déclencheur de l'évacuation du trop plein d'émotions. J'ai l'impression d'avoir commis un acte cruel en laissant ce chaton derrière moi. C'est complètement idiot, mais on ne choisit et ne contrôle pas ses sentiments. Je ne crois toujours pas au destin. Mais je crois à certaines coïncidences. Certains signes. Irena à une amie d'enfance, perdue de vue depuis plus d'un dizaine d'années, retrouvée via Facebook récemment et revue il y a quelques mois, qui à perdu un œil il y a deux-trois ans, percutée par une voiture. Elle a vu dans ce chaton blessé à l'œil un signe, et c'est pour ça qu'elle à décidé de le soigner avant de le remettre dans la nature. Avec le risque qu'il ne s'en sorte pas. J'ai l'impression que je devais l'emmener. Et que j'ai en quelque sorte refusé d'obéir à mon instinct.

Je ne sais pas pourquoi, mais les animaux m'ont toujours beaucoup plus touché que les Hommes. Peut-être parce qu'ils n'agissent pas par intérêt, qu'ils sont fidèles et honnêtes. Cela ne veut en rien dire que je suis insensible aux humains, bien au contraire.

Dans quelques heures je serai dans le parc national de Plitviče. Avec de nouvelles ambitions et un moral conquérant. J'étais parti pour avoir des émotions fortes, je suis servi, et tant mieux.

Lire la suite 1 Commentaire | Publié par Gilles edit post
aoû 13

Au milieu de nulle-part.

Malheureusement l'endroit ou Jani nous à déposé est loin d'être la panacée pour le stop. Bien qu'il soit facile de s'arrêter pour les automobilistes grâce à l'aire de repos, elle est située juste après un virage, nous avons peu de chance d'être pris, car il nous voient trop tard, et mal avec la tombée de la nuit. De plus il y a vraiment peu de circulation, une ou deux voitures toutes les trois ou quatre minutes...


Nous décidons d'aller manger au restaurant qui se trouve juste de l'autre coté de la route, et qui semble surtout attirer les piliers de bar locaux. Vu la douceur du soir, nous décidons de dormir à la belle étoile et de ne pas monter la tente. La nuit est claire, et le ciel dégagé et très étoilé.
Dès l'aube le lendemain matin, nous nous remettons en quète d'un transport. Nous sommes dimanche et l'énorme majorité des voitures qui passent sont des grosses berlines ou des touristes, remplis jusqu'à ras bord de bagages. Nous renonçons, et commençons à remonter la route en revenant sur nous pas, en direction de Postojna, pour trouver un spot. Tout en marchant je commence à griffonner les lettres « PO » sur un bout de carton, lorsque soudain, un van VW s'arrête, de l'autre coté de la route. Je presse Céline d'aller voir si c'est pour nous, et effectivement c'est bien le cas. C'est dingue, quand on fait du stop, c'est toujours quand on est sur le point ou qu'on vient juste de renoncer, et qu'il n'y a plus aucune raison d'être pris que l'incroyable se produit. Une allemande d'un cinquantaine d'années, et ses deux enfants, une adolescente et son petit frère, nous emmène jusqu'à Rijeka (prononcer « Riyeka »), de l'autre coté de la frontière. En plus elle s'arrête à un endroit pour changer nos euros contre la monnaie croate, le Kuna, à taux zéro. Un €uro vaut 7 Kune, ça sera facile à calculer et pas loin de ce qu'était le Franc.


Arrivés à Rijeka, nous prenons un train pour Karlovac, la grande ville la plus proche de Belaviči. Il est extrêmement bruyant, très tape-cul, et en plus s'arrête dans toutes les gares, même les plus minuscules. Mais quel bonheur de pouvoir sortir la tête par la fenêtre, et de voir le train serpenter à travers les canyons artificiels creusés par l'Homme, car la Croatie est sacrément vallonée. Je demande au contrôleur par quels trains nous devrons enchaîner pour rejoindre Belaviči, une fois arrivés à Karlovac, et par chance, une fois de plus, il s'avère que le train s'y arrêtra, car le petit village est sur notre trajet...

Lire la suite 0 commentaires | Publié par Gilles edit post
aoû 13

Bovec

Nous arrivons à Bovec à la tombée de la nuit. Le village est entouré de montagnes de toute parts, la vue est superbe. Direction le camping où nous installons la tente à coté de deux slovènes venus en 4x4. Après une douche salvatrice, nous ne tardons pas à sympathiser avec eux, ils s'appellent Youri et Mathia, sont cousins, et viennent de Ljubljana pour faire du VTT dans le coin. Ils ne dorment pas sous tente, mais ont simplement monté une sorte de tonelle sous laquelle ils ont disposé leurs matelas et sacs de couchage, ainsi qu'un gros pack de bières dont il ne tarderont pas à nous faire offrande. Nous enchainons quasiment tout le pack, en écoutant de la musique et en causant de tout et de rien. Surtout de rien en fait. Jusqu'à ce que le gérant du camping débarque et nous demande de couper la musique et de faire moins de bruit. Il est quasiment 23h00, c'est plus que compréhensible. Nous décidons alors d'aller faire un tour dans le village pour trouver quelque bar ouvert où nous pourrions potentiellement soutenir la croissance du taux d'éthanol dans notre flux sanguin. Parce que c'est important la croissance hein, et qu'il faut consommer, Sarko l'a dit à la télé.


A peine arrivés dans le village, à cause d'une discussion entre Céline et moi, nous avons perdu la trace de nos deux zigotos. Nos appels et recherches étant restés vains, nous décidons de rentrer nous coucher, il est bien temps, car demain: rando!

Réveil plutôt difficile, voire très difficile pour Céline, mais nous n'avons pas de temps à perdre, il fautabsolument prendre le bus pour remonter la vallée jusqu'à Izvar Soče, où se trouve la source de la Soča. Un peu de montée pour commencer la rando, le son de la rivière se fait de plus en plus proche. Nous empruntons le sentier qui descend vers la rivière, c'est vert, le sol est moelleux, les odeurs de la forêt emplissent nos poumons, l'air est vraiment pur. Tout comme l'eau de la rivière lorsque nous l'avons enfin en vue. Des petites chutes d'eau surplombent des vasques d'eau turquoise. La couleur est ainsi car les pierres et rochers formant le lit du petit torrent sont blanc comme les fesses d'une nonne. L'endroit est idyllique, je préfère vous laisser contempler les photos qui seront bien plus parlantes que n'importe quel superlatif. Nous avons 25 km à parcourir jusqu'à Bovec. Par conséquent nous remettons notre première baignade à plus tard et avançons à travers les bois...


Sortis de la forêt, par erreur certainement, nous arrivons sur un pont d'où la vue sur la rivière est superbe. Nous jetons notre dévolu sur cet endroit pour faire trempette. Nous trouvons un passage pour nous rendre sous le pont, où nous ou changeons, et dès le premier pied dans l'eau, je frémis. Elle est tout simplement glaciale. Mes pieds deviennent blancs, et la douleur apparaît en quelques secondes à peine. Une fois sortis de l'eau il faut bien trente secondes pour à nouveau sentir ses orteils et un picotement fort désagréable parcourt les jambes. Néanmoins nous osons finalement y plonger le corps entier, et ça va mieux pour le reste, ce sont vraiment les pieds qui sont le plus sensibles. Le coin étant vraiment agréable, nous y cassons la croûte avant de rechausser pour repartir.


Tout au long du parcours, de pittoresques passerelles faites de câbles métalliques et de bois enjambent la rivière, et il est fort plaisant de les traverser au rythme de leurs ondulations. Nous nous arrêtons une seconde, puis une troisième fois sur le parcours pour reprendre des forces grâce à un goûter pain/saucisson local/fromage. J'ai jamais vu de saucissons aussi gras qu'ici. La graisse coule du couteau après l'avoir tranché. Pourtant il n'est pas mauvais.


Suintant sous les coups de butoir de l'astre divin, nous décidons de prendre un second bain pour nous rafraîchir et d'écourter notre randonnée en nous arrêtant au village de Soča, où nous aurons la possibilité de prendre le bus. Quelques derniers kilomètres d'efforts, et nous touchons au but. Je m'approche de l'arrêt du bus au croisement de l'entrée du village. Le dernier est à 16h53. Je regarde l'heure sur mon appareil photo: 16h52. Le temps de se retourner et le bus arrive. Ça c'est du timing, encore une fois, nous avons le cul bordé de nouilles, le saucisson aurait été deux centimètres plus long, nous rentrions à pied... Au total une bonne marche de 17km, avec deux baignades, et que du bonheur.


De retour au camping, nous remettons ça avec nos deux compères. Initialement, nous avions prévu de prendre le bus pour Ljubljana dès 7h30 le lendemain puis de faire du stop jusqu'à Zagreb. Céline me dit qu'elle aimerait bien faire un bout de chemin avec eux, sachant qu'ils vont sur la côte croate rejoindre des amis. Je lui laisse le soin de les convaincre de nous emmener, avec sa diplomatie tout en finesse – « Alors comme-ça vous allez en Croatie? » Ils ne mettent pas longtemps à comprendre et acceptent de nous emmener. De plus ils comptent partir vers 14h00, pour encore faire un peu de VTT le matin, ce qui nous permettra une grasse mat' de plus.

Le lendemain, 14h00: nos bikers ne sont toujours pas de retour. Finalement ils arrivent vers 15h15. Notre hôte pour demain, Irena est pour l'instant dans un camping à Belaviči, au sud de Zagreb, où elle passe le weekend. Nous devrions la rejoindre directement là-bas.
Problème, on vient de se rendre compte que Mathia et Ivan vont au sud-ouest alors que nous cherchons à aller à l'est. Nous tombons d'accord pour qu'ils nous déposent à Postojna, dans le sud-ouest de la Slovénie, et partons.
Durant le trajet, nous sommes particulièrement surpris par la musique pourrie à laquelle nous avons droit. Des chansons traditionnelles slovènes agrémentées de beats technos, des chansons d'amour plan-plan italiennes... Plusieurs fois Céline et moi nous sommes regardés, morts de rire intérieurement.


Lâchés sur une aire de repos en bordure de la route principale sortant de Potojna, nous transformons un vieux carton à pizza sale en une pancarte « HR » pour Hrvatska, c'est à dire Croatie en langue locale. C'est un jeune métalleux, Jani qui nous prendra sur 20km pour nous déposer entre Postojna et Illirska Bistrika, près d'une aire de repos, et d'un restaurant.

Lire la suite 0 commentaires | Publié par Gilles edit post
aoû 11

Alone

Il pleut. Dehors, et dans mon cœur. Mes joues sont humides. Aujourd'hui sera définitivement un jour gris.
Céline vient de partir ce matin pour rentrer chez elle. Sans un mot, sans un regard, sans un soupir...

Ce que je redoutais, avant même notre départ, s'est effectivement produit, conformément –oh combien hélas!– à mon intuition. Les craintes qui m'habitaient, dont j'avais fait part à certains proches qui pourtant s'étaient montrés rassurants à ce sujet, étaient bel et bien fondées.
Certaines personnes sont faites pour faire la fête ensemble, d'autres pour voyager ensemble, d'autres pour vivre ensemble, d'autres encore pour s'aimer, et parfois, heureusement il est possible d'appartenir à plusieurs catégories.

Il apparait maintenant clairement que nous ne nous étions pas engagés dans cette aventure pour les mêmes raisons, dans la même optique, avec les mêmes attentes.
Il aura suffi d'une bonne dispute, et d'un peu de fierté mal placée de part et d'autre, au delà des quelques différends qui ponctuaient, la plupart du temps sainement, notre quotidien, sur un sujet pourtant loin d'être si important, pour mettre fin à notre compagnonnage, et Zagreb restera pour moi un point de rupture.

Par là même, j'ose espérer que cet événement ne constituera pas la fin de notre amitié, même si elle doit se poursuivre différemment, peut-être plutôt de la façon dont nous l'avions vécue jusqu'alors.

J'espère que le retour de Céline en France se passera bien, que vous, tous ses proches, tous nos amis communs et les autres, lui réserverez le meilleur accueil, et lui ferez part de tout votre soutien. Elle en aura certainement besoin.

Quand à moi, je n'ai aucune rancœur, pas d'esprit de revanche ou de pensées malsaines, je ne cèderai pas à la tentation de vomir quelque bile acide sur ce qui s'est passé, mais je la ravale, fais une croix sur les choses négatives qui se sont produites et ne conserve que le positif.

Différentes options s'offrent désormais à moi: La plus simple est de rentrer, car après une telle épreuve, je ne suis pas sûr d'avoir la force de continuer.
Néanmoins, de par mon esprit de contradiction, je déteste choisir le chemin le plus facile ou le plus évident. Je me dis que si les choses se sont déroulées ainsi, c'est peut-être un signe. Affronter frontalement mon aversion pour la solitude est un challenge plutôt stimulant. Elodie, mon ancienne coloc, disait que « la vie c'est comme faire du vélo, quand on avance pas, on tombe. » Eh bien j'ai sacrément déraillé, mais je ne suis pas encore tombé.
Lire la suite 8 commentaires | Publié par Gilles edit post
aoû 10

Bled

Bled est une petite ville dans le nord-ouest du pays au bord d'un magnifique lac, de couleur vert émeraude, sur lequel se trouve une île où à été construite une magnifique église. Le lac est bordé en partie par des falaises sur lesquelles se trouve un château médiéval de toute beauté. Des barques et sortent de gondoles sillonnent l'étendue d'eau, bref LE décor de carte postale. Messieurs, si madame est une grande romantique, c'est l'endroit parfait.



Nous descendons la rue principale en direction du lac, afin de trouver le camping. Une autochtone nous indique qu'il se trouve exactement de l'autre coté du lac. 4/5 km de marche avec des sacs que nous avions pesés à 20 et 13 kgs à Maribor, le tout la nuit tombant avec la fatigue accumulée, vraiment quel pied. Céline râle et peste, je souffre en silence, mais heureusement au bout de quasiment une heure de marche qui en semblait deux nous arrivons au camping qui est marqué « Complet ». Démoralisés (il est impossible de faire du camping sauvage dans les alentours), nous demandons tout de même à l'accueil et le réceptionniste nous réaffirme que c'est bien complet. Je lui demande alors s'il existe une alternative, nos sacs étant particulièrement lourds et il s'écrie « Ah mais il fallait le dire que vous étiez des backpackers (sac-à-dosïstes ça le fait pas), si vous n'avez pas de voiture, pas de problème, vous vous trouvez une place et c'est bon ». La chance ne tourne décidément pas, et c'est tant mieux. Le temps de monter la tente dans la pénombre, et nous voilà en train de savourer une bière bien méritée au bord du lac, avec une portion de frites.


À ce sujet, il y a deux bières locales: la Laško et la Union. La Laško est bue plutôt dans le coin de Maribor et la Union à Ljubljana. Ailleurs c'est partagé, mais on trouve généralment les deux partout. Elles sont toutes les deux très bonnes, et bien que relativement similaires Céline et moi préférons la Union, moins amère.


Le lendemain, nous allons faire un tour dans Bled, histoire de visiter un peu et de se renseigner sur les possibilités pour aller dans le parc national du Triglav, encore plus au nord-ouest, particulièrement visant un camping à Bovec. Le temps d'avaler une pizza, le type de l'office du tourisme nous explique qu'il faut prendre trois bus différents pour se rendre là-bas. Si l'on veut y être pour le soir même il faut partir à 15h30. Il est 14h30. En gros une heure pour aller de l'autre coté du lac, ranger la tente et le bordel, et revenir avec les sacs. Mission impossible. Nous tentons quand même le coup, renonçant à LA chose qui nous a démangé depuis notre arrivée, et que nous n'avions pas encore pu faire faute de temps: piquer une tête dans le lac.


Arrivés excténués, 16h00 environ, c'est bien trop tard. Je regarde tout de même les destinations des bus dans la station, c'est alors que je vois un bus à destination de.....Bovec. J'interroge le chauffeur, très sympa, qui me confirme bien que Bovec est la destination finale. A peine montés, le bus démarre. Timing parfait. Nous sommes plus qu'étonnés par notre chance une fois de plus. On the road again!


La route jusqu'à Bovec est incroyable, des paysages à couper le souffle, une montée vers le col de Vršec via une route en laçet pavée (!!!) bordée de murailles en créneaux, un nombre de virages et d'à-pics incalculable, le chauffeur se transformant en guide touristique pendant le trajet nous montrant ça et là un tunnel de l'ancienne route construit par des prisonniers russes lors de la première guerre mondiale (cette partie de la Slovénie était sous domination autrichienne), un mausolée dédié à ces mêmes prisonniers morts au travail, une montagne dont la forme dessine un visage...


J'ai aussi eu une très intéressante discussion avec une allemande, Rebecca, qui voyage en Slovénie, qui part travailler comme serveuse dans un petit village appelé Trenta contre le gîte et le couvert le temps de découvrir la région. Elle nous donne le nom d'un type vivant dans la rue l'été à Mostar en Bosnie qui apparemment est super intéressant et incroyable, et d'autres bons plans. Elle à beaucoup de conaissances et des bon plans pour travailler dans l'humanitaire, dans le social, avec des jeunes ou d'autres activités qui pourraient beaucoup me plaire voire constituer un début pour ma reconversion. Je ne manquerai pas de la recontacter.


Nous voilà arrivés à Bovec, exténués, nous nous dirigeons vers le camping dans l'intention d'enfin pouvoir nous reposer. Mais les choses ne se passent jamais comme prévu, vous le verrez dans le prochain post :-)

Lire la suite 1 Commentaire | Publié par Gilles edit post
Articles plus récents Articles plus anciens Accueil

A propos de moi:
Age:29 ans.
Taille:1m83.
Poids:Sponsorisé par Picon et Cochonou.
Yeux:Gris-Vert avec un cercle jaune dedans, comme les mutants.
Cheveux:J'ai arrêté.
Piercings:Non, toujours étanche.
Tatouages:Oui mais non.
Astro:Comme tous les poissons, je ne crois pas à l'horoscope.
Religion:Schpouit

Archives du blog

  • ►  2011 (6)
    • ►  août 2011 (4)
    • ►  juillet 2011 (2)
  • ►  2010 (14)
    • ►  octobre 2010 (1)
    • ►  août 2010 (13)
  • ▼  2009 (17)
    • ▼  août 2009 (13)
      • Dubrovnik
      • Split
      • Le parc national des lacs de Plitvice
      • Zagreb
      • Au milieu de nulle-part.
      • Bovec
      • Alone
      • Bled
      • Ljubljana
      • Maribor
      • News fraiches.
      • Graz
      • Salzbourg
    • ►  juillet 2009 (4)
  • Recherche






    • Accueil
    • Photos
    • CouchSurfing
    • Facebook
    • RSS
    • Contact

    © Copyright Vadrouille Débrouille. All rights reserved.

    Retour en haut