aoû
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Nous arrivons à Bovec à la tombée de la nuit. Le village est entouré de montagnes de toute parts, la vue est superbe. Direction le camping où nous installons la tente à coté de deux slovènes venus en 4x4. Après une douche salvatrice, nous ne tardons pas à sympathiser avec eux, ils s'appellent Youri et Mathia, sont cousins, et viennent de Ljubljana pour faire du VTT dans le coin. Ils ne dorment pas sous tente, mais ont simplement monté une sorte de tonelle sous laquelle ils ont disposé leurs matelas et sacs de couchage, ainsi qu'un gros pack de bières dont il ne tarderont pas à nous faire offrande. Nous enchainons quasiment tout le pack, en écoutant de la musique et en causant de tout et de rien. Surtout de rien en fait. Jusqu'à ce que le gérant du camping débarque et nous demande de couper la musique et de faire moins de bruit. Il est quasiment 23h00, c'est plus que compréhensible. Nous décidons alors d'aller faire un tour dans le village pour trouver quelque bar ouvert où nous pourrions potentiellement soutenir la croissance du taux d'éthanol dans notre flux sanguin. Parce que c'est important la croissance hein, et qu'il faut consommer, Sarko l'a dit à la télé.A peine arrivés dans le village, à cause d'une discussion entre Céline et moi, nous avons perdu la trace de nos deux zigotos. Nos appels et recherches étant restés vains, nous décidons de rentrer nous coucher, il est bien temps, car demain: rando!
Réveil plutôt difficile, voire très difficile pour Céline, mais nous n'avons pas de temps à perdre, il fautabsolument prendre le bus pour remonter la vallée jusqu'à Izvar Soče, où se trouve la source de la Soča. Un peu de montée pour commencer la rando, le son de la rivière se fait de plus en plus proche. Nous empruntons le sentier qui descend vers la rivière, c'est vert, le sol est moelleux, les odeurs de la forêt emplissent nos poumons, l'air est vraiment pur. Tout comme l'eau de la rivière lorsque nous l'avons enfin en vue. Des petites chutes d'eau surplombent des vasques d'eau turquoise. La couleur est ainsi car les pierres et rochers formant le lit du petit torrent sont blanc comme les fesses d'une nonne. L'endroit est idyllique, je préfère vous laisser contempler les photos qui seront bien plus parlantes que n'importe quel superlatif. Nous avons 25 km à parcourir jusqu'à Bovec. Par conséquent nous remettons notre première baignade à plus tard et avançons à travers les bois...
Sortis de la forêt, par erreur certainement, nous arrivons sur un pont d'où la vue sur la rivière est superbe. Nous jetons notre dévolu sur cet endroit pour faire trempette. Nous trouvons un passage pour nous rendre sous le pont, où nous ou changeons, et dès le premier pied dans l'eau, je frémis. Elle est tout simplement glaciale. Mes pieds deviennent blancs, et la douleur apparaît en quelques secondes à peine. Une fois sortis de l'eau il faut bien trente secondes pour à nouveau sentir ses orteils et un picotement fort désagréable parcourt les jambes. Néanmoins nous osons finalement y plonger le corps entier, et ça va mieux pour le reste, ce sont vraiment les pieds qui sont le plus sensibles. Le coin étant vraiment agréable, nous y cassons la croûte avant de rechausser pour repartir.
Tout au long du parcours, de pittoresques passerelles faites de câbles métalliques et de bois enjambent la rivière, et il est fort plaisant de les traverser au rythme de leurs ondulations. Nous nous arrêtons une seconde, puis une troisième fois sur le parcours pour reprendre des forces grâce à un goûter pain/saucisson local/fromage. J'ai jamais vu de saucissons aussi gras qu'ici. La graisse coule du couteau après l'avoir tranché. Pourtant il n'est pas mauvais.
Suintant sous les coups de butoir de l'astre divin, nous décidons de prendre un second bain pour nous rafraîchir et d'écourter notre randonnée en nous arrêtant au village de Soča, où nous aurons la possibilité de prendre le bus. Quelques derniers kilomètres d'efforts, et nous touchons au but. Je m'approche de l'arrêt du bus au croisement de l'entrée du village. Le dernier est à 16h53. Je regarde l'heure sur mon appareil photo: 16h52. Le temps de se retourner et le bus arrive. Ça c'est du timing, encore une fois, nous avons le cul bordé de nouilles, le saucisson aurait été deux centimètres plus long, nous rentrions à pied... Au total une bonne marche de 17km, avec deux baignades, et que du bonheur.
De retour au camping, nous remettons ça avec nos deux compères. Initialement, nous avions prévu de prendre le bus pour Ljubljana dès 7h30 le lendemain puis de faire du stop jusqu'à Zagreb. Céline me dit qu'elle aimerait bien faire un bout de chemin avec eux, sachant qu'ils vont sur la côte croate rejoindre des amis. Je lui laisse le soin de les convaincre de nous emmener, avec sa diplomatie tout en finesse – « Alors comme-ça vous allez en Croatie? » Ils ne mettent pas longtemps à comprendre et acceptent de nous emmener. De plus ils comptent partir vers 14h00, pour encore faire un peu de VTT le matin, ce qui nous permettra une grasse mat' de plus.
Le lendemain, 14h00: nos bikers ne sont toujours pas de retour. Finalement ils arrivent vers 15h15. Notre hôte pour demain, Irena est pour l'instant dans un camping à Belaviči, au sud de Zagreb, où elle passe le weekend. Nous devrions la rejoindre directement là-bas.
Problème, on vient de se rendre compte que Mathia et Ivan vont au sud-ouest alors que nous cherchons à aller à l'est. Nous tombons d'accord pour qu'ils nous déposent à Postojna, dans le sud-ouest de la Slovénie, et partons.
Durant le trajet, nous sommes particulièrement surpris par la musique pourrie à laquelle nous avons droit. Des chansons traditionnelles slovènes agrémentées de beats technos, des chansons d'amour plan-plan italiennes... Plusieurs fois Céline et moi nous sommes regardés, morts de rire intérieurement.
Lâchés sur une aire de repos en bordure de la route principale sortant de Potojna, nous transformons un vieux carton à pizza sale en une pancarte « HR » pour Hrvatska, c'est à dire Croatie en langue locale. C'est un jeune métalleux, Jani qui nous prendra sur 20km pour nous déposer entre Postojna et Illirska Bistrika, près d'une aire de repos, et d'un restaurant.
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