aoû
02
Après un petit déjeuner « à l'allemande » composé de tartines beurre/vermicelles au chocolat, miel/fromage frais et beurre de cacahuète/fraises, Simon nous a fait faire une visite de la ville. Pas mal de beaux bâtiments, beaucoup d'églises, de couleurs. Des jardins très verts et immenses et une énorme surprise: à la sortie d'un pont où le courant est fort, une rivière forme une vague sur laquelle s'adonnent à leur passion des dizaines de surfeurs. Oui, comme à Hawaï, mais en plein centre-ville de Munich.
Pour notre départ pour Salzbourg, Il nous à également parlé d'un super plan: un ticket valable dans toute la Bavière, pour 5 personnes, à 25 euros. Nous sommes donc allés à la gare et en a peine deux minutes devant le train nous partagions le billet de deux allemands fort sympathiques. 6,25€ par personne pour faire 150km, allez trouver mieux en France...
Arrivés à Salzbourg nous nous mettons directement à la recherche de l'auberge de jeunesse YOHO que m'a conseillée Sandra, une amie autrichienne originaire de Salzbourg. Rien à dire c'est über-propre, il y a des casiers fermant avec badge dans les chambre et nous sommes à trois dans une chambre à 6 avec une canadienne qui, ma foi, donne sacrément envie de visiter le pays des caribous ;-)
La ville en elle même est très jolie, une rivière la coupant en deux, possédant nombre de bâtiments dont je ne saurais qualifier le style, mais bordel, il claquent quoi. Ouais parce que y a des batiments, bon, ok, il claquent, mais à Salzbourg, les batiments, ils claquent quoi. ;-) La maison où à vécu Mozart, celle où il est né, les maisons adossées au falaises, celles fleuries aux couleurs chatoyantes, les nombreuses églises...
En plein centre ville pour trois fois rien on nous a servi un plat énorme de viandes diverses, frites et chou pour deux, qui comme il se doit fût englouti en moins de temps qu'il ne faut pour le décrire. Avec une excellente Weißbier bien sûr.
La pluie pointant le bout de son nez, nous nous sommes réfugiés à l'Afro Café, dont la déco est juste excellente, entièrement fait avec des bouts de plastique usagé (bouteilles, capuchons, semelles, seaux, etc....) dans un défilé de couleur absolument incroyable. Malgré l'extrême confort des canapés placés en terrasse (à quand une terrasse pareille à Strasbourg?), nous voilà réfugiés à l'intérieur pour éviter la pluie qui s'infiltre entre les stores, en train de consommer un thé tout simplement formidable. Je ne sais plus exactement ce qu'il y avait dedans, mais je vous recommande le « Addis Ababa » qui en plus d'être servi avec le sourire, un triple sablier (3/4/5 minutes) et un biscuit, l'est de plus en quantité : une théïère pleine. Nous sommes par la suite rentrés directement nous coucher laissant malheureusement derrière nous une quantité certaine de charmes inexplorés de cette ville très plaisante.
Reveil rapide, ptit déj en deux-deux, et nous voilà dehors à 10h. Arrêt à l'épicerie du coin où le taulier nous laisse gentiment récupérer deux cartons et nous prête même son marqueur pour confectionner de superbes pancartes « GRAZ ». Direction le centre ville, j'ai repéré deux spots d'autostop sur Hitchwiki la veille.
Alors que je cherche sur mon netbook comment y aller, Céline tend déjà le panneau et en a peine 5-10 minutes un mec s'arrête pour nous prendre. Il s'appelle Tino, et bien qu'il n'aille pas à Graz, il nous explique que nous n'aurons pas beaucoup de chances d'être pris ici, et nous dépose au meilleur endroit pour faire du stop de Salzburg. À la sortie de la ville, juste avant une entrée d'autoroute (direction Linz, Wien), avec un large dégagement sur la droite pour que les voitures puissent s'arrêter, à un croisement à feux rouges, juste à coté d'un McDo. Techniquement le spot parfait en effet. Mais c'est là que la galère commence.
Au bout d'un heure de levage de pouce intensif infructueux, les joues crispées par le sourire – même pas artificiel parce que jusque là nous nous amusions bien, par signes et grimaces interposées, avec les gens qui nous éconduisaient, surtout les motards d'ailleurs – nous avons décidé devant le peu de succès de changer nos pancartes. Dans le magasin de bricolage « HILTI » adjacent, nous avons donc demandé un marqueur pour les modifier en « Linz » et « EAST/SOUTH ». A noter l'extrême sympathie des employés qui nous ont gracieusement offert un café. C'est dingue comme le fait d'être un « backpacker » attire la sympathie des gens. Retour à l'intersection, nouvelles tentatives, même résultat. En changeant d'endroit pour aller directement au feu rouge, pareil. Nous commencions à envisager la possibilité d'éventuellement caresser le début d'un intérêt de trouver opportun de retourner sur le centre-ville pour prendre un train.
C'est alors que débarqua d'on ne sait où une tchèque très sympathique dont j'ai oublié le prénom, véhiculée jusqu'ici par un bosniaque et qui tentait de rentrer chez elle en stop. Elle déteste l'Autriche, les autrichiens, et notamment les conducteurs, et nous explique que systématiquement c'est la galère pour se faire prendre en Autriche, contrairement à la Slovénie ou les Balkans en général, difficulté sûrement due au fait que les autrichiens sont très attachés à leur satanées grosses bagnoles et ne tolèrent pas qu'un voyageur bouseux puisse en user le cuir des sièges...
À trois, avec les sacs en plus, c'est mort, complètement impossible d'être pris. J'essaie encore un peu brièvement, pendant que les deux nénettes taillent le bout de gras, puis on décide avec Céline de revenir vers le centre et prendre le train. Nous sommes à 3km du centre et donc nous traversons la route, griffonnons vite fait « ZENTRUM » sur un calepin, et tentons notre chance de ce coté. Malgré le fait que la quasi totalité des gens soient obligés de passer par le centre, la plupart nous font des signes comme quoi ils ne vont pas dans notre direction, et refusent de nous prendre.
Et là l'incroyable se produit. Alors que cela fait à peine dix minutes que nous levons le pouce de ce coté, une voiture s'arrête juste devant nous, avec un jeune à bord. Nous lui demandons évidemment s'il va vers le centre, et le conducteur nous répond que non, il va sur Linz. « Ah ben nous aussi ça tombe bien! ». Finalement il accepte de nous prendre, et nous faisons peu à peu connaissance avec lui sur la route.
Il s'appelle Klemens, 23 ans et à déjà voyagé pas mal, notamment en Nouvelle-Zélande (qu'est- ce que j'aimerais visiter ce pays!), fait un peu de jonglerie et autres trucs de cirque. Il nous avoue aussi ne pas avoir eu l'intention de nous prendre initialement, mais qu'il s'était arrêté pour remettre en place son bouchon de réservoir avec lequel il avait un problème. Aussi nous devrons faire un petit détour de par chez son grand-père qu'il va visiter dans un petit village au passage.
Nous voilà dans une maison typiquement autrichienne, au bord d'une rivière dans un hameau perdu, chez le grand-père en question, en train de prendre un « café gâteaux ». Le type est adorable, on essaye tant bien que mal de le comprendre car il a un fort accent, à défaut Klemens nous fait la traduction. Ancien garde forestier à la retraite, les murs sont couverts de trophées de chasse, avec en point d'orgue les photos de son premier cerf abattu et celle du dernier. Aujourd'hui il s'occupe de sa maison, des plantes hybrides grimpant le long des murs extérieurs, proposant suite à des boutures, des abricots ou des poires qui nous faisaient sacrément de l'œil...
Klemens nous dépose à la gare de Linz, non sans nous avoir gentiment proposé de nous joindre à une fête organisée chez lui le soir même, proposition que nous avons malheureusement dû refuser car nous étions attendus à Graz. 75€ pour deux pour aller à Graz en train, c'est vraiment trop cher. Je demande donc au guichetier s'il ont une solution « cheap », et il nous propose un billet de groupe pour 5 personnes à 28€ avec deux correspondances, quatre heures de trajet en se tapant tous les arrêts possibles et imaginables à travers l'Autriche dans des trains régionaux aussi rapides qu'une limace unijambiste.
Nous nous mettons par conséquent en quête de voyageurs avec qui partager le billet, et malgré le fait que j'ai dû interroger quasi tous les voyageurs de la gare, impossible cette fois de mutualiser l'investissement.
Et pour cause, le train est quasi vide. Nous avons juste croisé une bande de jeunes en costumes traditionnels qui se rendaient à une fête (Ils nous ont aussi proposé de les rejoindre), j'en ai profité pour apprendre quelques pas de danse autrichienne avec l'une ou l'autre des charmantes belligérantes. Quelques discussions avec un illuminé fan de chamanisme dans le train suivant, et nous voilà arrivés à Graz.
Enregistrer un commentaire